The Handmaid’s Tale : l’avis de la rédac sur la saison 1 !

The Handmaid’s Tale vient de bousculer le monde du petit écran tout entier avec une première saison magistrale. On vous avait déjà donné notre avis sur le pilot, qui nous avait conquis, on vous donne notre avis sur la première saison !

  • The Handmaid’s Tale, une véritable claque

La série The Handmaid’s Tale est adaptée du roman de Margaret Atwood (qui fait d’ailleurs une petite apparition dans le premier épisode de la série et est également présente en tant que productrice), paru en 1985 et en France en 1987 sous le titre La Servante écarlate (disponible chez Robert Laffont en Pavillon Poche). Il s’agit de la toute première dystopie de l’auteure, qui a été suivie ensuite par le roman Le Dernier Homme, en projet pour une adaptation pour HBO depuis quelques années. The Handmaid’s Tale n’en est pas à sa première adaptation puisqu’un film était déjà sorti en 1990.

Mais de quoi ça parle exactement ? La série nous présente la nouvelle République de Gilead, dans un futur proche et dans ce qui semble être les anciens Etats-Unis, même si cela n’est jamais prononcé clairement. Après une catastrophe biologique, le taux de natalité est au plus bas et les hommes sont tous (ou presque) devenus stériles. Cette nouvelle République suit des règles très strictes en ce qui concerne les relations hommes/femmes : ces dernières ont perdu leur statut de citoyennes. Elles sont classées selon plusieurs catégories : les épouses (femmes des dirigeants et hommes influents), les Tantes (qui veillent à la formations des Servantes), les Marthas (qui s’occupent de la bonne tenue des maisons), et les Servantes (enrôlées à la reproduction). C’est bien sûr le rôle des servantes qui va être au centre de l’intrigue, grâce à Offred (brillamment incarnée par Elisabeth Moss), notre personnage principal. Après avoir été enlevée, elle n’a plus aucun signe de son époux et de sa fille et à été placée dans la maison du Commandant (Joseph Fiennes) et de son épouse (Yvonne Strahovki), pour tenter de leur offrir un enfant. Une fois par mois, ils s’offrent donc à la « cérémonie », dans laquelle le Commandant viole Offred après une petite séance de prière dans l’espoir qu’elle tombe enceinte. Tout cela, finalement, vient de la Bible, dans laquelle Jacob, suivant l’exemple d’Abraham, prit les servantes de ses épouses pour tenter d’avoir un fils.

The Handmaid’s Tale est une série qui met mal à l’aise, nous mettant dans une situation de voyeurisme ultime. L’ambiance est tendue, il est d’abord difficile de s’attacher à quiconque. Nous, spectateurs, assistons à une situation inexplicable et ne pouvons rien faire pour améliorer la condition de ces femmes violées à répétition. Cependant, nous voulons savoir la suite, découvrir comment elles vont évoluer et bien sûr, si l’une d’entre elle va finir par se rebeller et prendre la fuite. Au final, on ignore ce qui est le mieux pour les servantes : doivent-elles tomber enceinte, pour finalement se voir arracher leur enfant et passer dans une autre maison pour recommencer toute cette torture quelques semaines après leur accouchement ? Ou ne pas tomber enceinte et être envoyée aux « Colonies », où un sort encore pire les attend peut-être ? On ne sait pas sur quel pied danser et quel sort souhaiter à Offred et ses camarades. Même chose pour les épouses, elles nous sont présentées d’abord comme des femmes froides et sans pitié, pour ensuite évoluer vers des femmes brisées, qui désirent seulement avoir un enfant plus que tout au monde. Elles sont prêtes à mentir à leurs époux et à trouver un autre homme pour la servante, pour mettre toutes les chances de leur côté. Faut-il ressentir de la compassion pour ces femmes, ou au contraire les mépriser ?

La série joue énormément sur la psychologie des personnages, poussés dans leurs derniers retranchements et le spectateur est impuissant face à tant de détresse… Le jeu des acteurs est absolument incroyable, mention spéciale à Elisabeth Moss qui porte toute la série sur ses épaules, mais également à Alexis Bledel (qui incarne la servante Ofglen), Madeline Brewer (qui incarne la servante Janine) Yvonne Strahovski, Samira Wiley (qui incarne la servante Moira, ancienne amie de Offred) Joseph Fiennes et Max Minghella (qui incarne le chauffeur et l’homme à tout faire de la maison du Commandant, Nick). Les personnages secondaires sont également excellents et permettent un réel développement de l’intrigue, une réelle avancée dans la psychologie d’Offred. C’est là que The Handmaid’s Tale tape très fort. La série joue sur des sujets sensibles, tels que la condition de la femme, l’infertilité, le viol, l’homosexualité, la jalousie, la religion et les croyances… Des sujets qui sont abordés dans leurs pires extrêmes. Offred est un personnage incroyable, elle ne laisse rien paraître de ses sentiments et de sa haine, mais ses pensées qui nous sont rendues accessibles par une voix-off nous font comprendre qu’elle n’en pense pas moins. Elle veut retrouver sa vie d’avant, elle est prête à tout pour ça, mais il lui faut attendre le bon moment.

  • Une analyse de notre société à venir ?

The Handmaid’s Tale arrive sur Hulu au moment même où Donald Trump est arrivé à la tête des Etats-Unis, comme si Bruce Miller, le réalisateur de la série voulait envoyer un message aux américains. Sur la nouvelle édition française du roman, nous pouvons d’ailleurs y lire « Le livre qui fait trembler l’Amérique de Trump« . Gilead a beau être une nouvelle République, elle reste un régime totalitariste dans lequel les femmes ne sont plus que des esclaves sexuelles, ou dans lequel elles ne sont plus que des esclaves bonnes à faire le ménage et à se taire, dans le meilleur des cas. 

La situation évolue d’abord doucement après la fameuse catastrophe biologique : de nouvelles lois sont proclamées, et les droits des femmes disparaissent peu à peu. Elles n’ont plus le droit de travailler, elle n’ont plus le droit d’avoir de comptes en banque (et l’argent qui était dessus disparaît avec), jusqu’au moment où elles ne deviennent plus que des mères porteuses forcées. L’avancée des événements est également permise grâce à de nombreux flashbacks, qui nous permettent de comprendre comment nous sommes passés d’une société contemporaine à la notre, à une société aussi totalitariste et extrême. Comment ont-ils pu en arriver là ? Nous découvrons alors la disparition du pouvoir des femmes à travers June / Offred (parce que oui, Offred n’est pas réellement son nom, les servantes perdent également leur ancienne identité). The Handmaid’s Tale a beau nous raconter l’histoire d’une société qui n’existe pas, nous ne pouvons nous empêcher de penser qu’elle n’est pas si éloignée de la notre.

Les thèmes abordés avec violence dans la série ne sont pas si éloignés de notre société actuelle, il suffit d’allumer la télévision, d’écouter la radio ou de lire un journal pour voir que les droits de l’homme et de la femme sont attaqués de toute part… The Handmaid’s Tale nous montre donc ce que pourrait éventuellement devenir notre société si nous continuons sur la même voie, et ce n’est pas beau à voir.

 

En conclusion, The Handmaid’s Tale remet tout le monde à sa place. C’est une série presque nécessaire dans le champ télévisuel actuel, il y avait bien longtemps que nous n’avions pas ressenti de telles émotions face aux épisodes d’une série. Le casting est incroyable, la réalisation est impressionnante et le scénario est à couper le souffle. Aucun défaut à déplorer, c’est parfait et on en redemande. L’attente pour la deuxième saison va être longue… On recommande vivement ! Notre note : 5/5

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