The Good Place : l’avis de la rédac’ sur la saison 1

La première saison de The Good Place a été diffusée entre le 19 septembre 2016, avec un double épisode de mise en place de l’histoire, et le 19 janvier dernier, toujours avec un double épisode, pour clôturer la saison cette fois-ci, sur la chaîne américaine NBC.

La comédie a connu un succès modéré, mais prometteur puisque la série est renouvelée pour une seconde saison, sûrement grâce à la touche d’innovation et de fraîcheur qu’elle apporte dans les comédies à format court. En effet, The Good Place est une série bien à part dans son genre.

– Attention, une critique contient toujours quelques spoilers… (Mais promis, il n’y a rien sur le final !) –

  • Un sujet inédit et bien exploré

Eleanor Shellstrop (Kristen Bell) est le genre de personne à ne faire de bonnes actions que si celles-ci ou leurs conséquences lui apportent des avantages certains, c’est une personne fourbe et manipulatrice, mais lorsqu’elle meurt dans un bête accident, elle se retrouve dans ce qui pourrait faire penser au Paradis : « Le Bon Endroit » (« The Good Place »). Le Bon Endroit, c’est là où les personnes ayant fait de bonnes actions sans rien attendre en retour, gratuitement, se retrouve après leur mort : tout y est parfait (oui, comme le Paradis, finalement). En effet, tout le monde est joyeux et aimable, tout le monde a une âme sœur, ainsi qu’une maison ressemblant à la maison de rêve du couple, et beaucoup d’autres petites choses parfaites dans les « vies » parfaites de ces morts. Mais dès le premier jour, lorsque que le responsable du Bon Endroit, Michael (Ted Danson), fait visiter les lieux à Eleanor, nous comprenons que quelque chose semble louche, et c’est à la fin du pilote que le personnage se demande clairement ce qu’elle fait dans cet endroit, et surtout pourquoi Michael croit qu’elle a fait toutes ces bonnes choses.

Au fil des épisodes, nous comprenons alors qu’elle a pris la place de celle que nous appellerons « la vraie Eleanor » (Tiya Sircar), qui porte exactement le même nom que notre Eleanor et qui, elle, est au Mauvais Endroit, lieu où devrait se retrouver l’autre Eleanor, celle du Bon Endroit (vous suivez ?). C’est dans l’épisode 8, « Most Improved Player », que nous découvrons donc le visage de la vraie Eleanor, sans pourtant voir de l’intérieur le Mauvais Endroit. Dans cet épisode, on fait également la connaissance de Trevor (Adam Scott), le représentant du Mauvais Endroit, qui parait bien plus fun et décontracté que Michael.

Il est clair que la série explore un thème encore jamais abordé dans les comédies, et ça fait du bien ! Michael Schur (créateur de The Good Place) l’a bien compris : on en a marre des comédies qui parlent d’amitié (Friends, How I Met Your MotherThe Big Bang Theory, New Girl,…) ou de famille (Touche pas à mes filles, Malcolm,…) ! Attention, qu’on ne se méprenne pas : on adore ces séries, mais avouons que parfois, ça sent le réchauffer… Ici, on arrive dans quelque chose d’unique, de vraiment différent, et c’est ça qui fait la différence, c’est ça qu’on apprécie !

  • Un genre particulier et intelligent

C’est un genre qui ne plaira pas à tous, il faut bien l’admettre, car même si la série est catégorisée « Comédie », elle n’en reste pas moins une comédie intelligente. En effet, trop souvent ce genre de série, surtout en format court – 30 minutes – comme The Good Place, essaye de faire rire à tout prix, oubliant que les téléspectateurs ne sont pas tous idiots. La série ne garde pas pour acquis le point de départ de la série, la trame de l’histoire est construite autour de celui-ci – Eleanor qui n’arrive pas au bon endroit (vous saisissez ?) -, mais ne se résume pas à lui.

The Good Place est en constante évolution durant la saison, et c’est à la toute fin que l’on comprend réellement à quel point The Good Place a très bien joué son jeu. Mais, rassurez-vous, ce n’est pas parce que la fin de la saison est ingénieuse que le reste de la saison ne l’est pas : la série fait se poser de nombreuses questions autour de ces sujets, tout en réussissant à nous divertir et nous amuser ! Qu’est-ce qui fait, quels sont les actes qu’une personne doit accomplir, pour qu’elle soit catégorisée comme « bonne » ou « mauvaise » ? Quelles sont les limites du politiquement correct ? Comment se racheter d’une vie « moyenne », voire « mauvaise » ? Autant de questions dont il n’existe aucune réponse toute faite, aucune vérité absolue, seulement des jugements personnels selon nos coutumes, notre éducation et notre milieu. Et c’est ça, que la série met en avant, derrière ses scènes parfois absurdes, sur lesquels nous reviendrons ensuite.

  • Un plot twist trop prévisible mais bien traité

Dès l’épisode 4, « Jason Mendoza », il s’avère que nous apprenons que Jianyu Li (Manny Jacinto) est en réalité dans le même cas qu’Eleanor : il n’est pas censé être ici (et son vrai nom est Jason Mendoza). Il était nécessaire, pour qu’Eleanor s’en sorte, de lui coller un allier dans la même situation qu’elle, ce qui fait que la découverte de l’identité de celui-ci n’a pas été une grande surprise, bien que l’effet voulu était de nous surprendre, puisque, à la fin de l’épisode 3, « Tahani Al-Jamil », nous avons droit à un cliffhanger, pour ensuite nous montrer le visage de Jianuy dans l’épisode suivant. Cependant, admettons tout de même que le doute était permis, puisque Tahani (Jameela Jamil) semblait trop parfaite pour être honnête…


Si cette révélation a pu décevoir, ou au moins ne pas surprendre autant que prévu, la storyline de Jianyu a été traitée avec beaucoup de justesse, laissant le spectateur s’attacher enfin au personnage, jusqu’alors muet pour éviter les gaffes. Nous découvrons alors un ancien dealer de drogue, également DJ, complètement idiot et irréfléchi (on repense notamment à l’épisode 4, où il fait gaffe sur gaffe lors du dîner d’inauguration du restaurant de Patricia (Jamie Denbo)). C’est la bêtise de Jianyu qui déclenche alors tout un tas de péripéties et d’événements improbables au Bon Endroit, faisant chaque jour des dégâts pour la plupart irréparables, amenant même Michael a vouloir démissionner de son poste.

  • Des acteurs charismatiques et des personnages recherchés

En ce qui concerne les acteurs, il est indéniable que Kristen Bell (connue pour son rôle dans Veronica Mars) est un atout énorme pour la série et qu’elle n’aurait pas eu de telles audiences sans l’actrice. Loin d’être mauvaise dans House of Lies, le niveau d’acting de Kristen Bell était bien en dessous de celui qu’elle avait dans Veronica Mars ou celui qu’elle a dans The Good Place. Quant aux autres acteurs, ils sont tout bonnement incroyables chacun dans leur rôle ! Mention toute particulière à D’Arcy Carden, l’actrice qui incarne le savoir universel, Janet. Nous ressentons une réelle alchimie entre tous les acteurs, ce qui est fort agréable pour une série qui n’a pour l’instant que 13 épisodes de 30 minutes.

Au Bon Endroit, nous avons toutes sortes de personnages : il existe un contraste frappant entre Michael et Chidi par exemple. Michael a beau avoir accès au savoir universel (Janet), il n’en reste pas moins relativement inculte, alors que Chidi est une tête et semble ne pas avoir de faille culturelle. Au milieu, nous avons un Jianyu complètement à l’ouest et une Tahani insupportable puisque trop parfaite. Nous avons là un excellent mélange des cultures, puisque plusieurs origines se regroupent : Eleanor est américaine, Chidi est nigérien, Jianyu/Jason est tawainais et Tahani est pakistanaise. Là encore, nous pouvons parler de l’intelligence du scénario, quand on apprend que chacun parle sa langue d’origine, mais que tout est traduit automatiquement pour pouvoir communiquer sans difficulté.


Le personnage le plus attachant est sans aucun doute celui d’Eleanor, et ce depuis le début, surtout quand elle dit des phrases du type « Il devrait y avoir un Endroit Moyen, pour les gens comme moi, qui craignent un peu mais sont amusants. » De plus, la jeune femme fait en sorte de faire des efforts pour essayer de se racheter… même si elle échoue régulièrement. Chidi est toujours là pour la soutenir et l’épauler, leur relation est très forte.

  • Une série dynamique et fraîche

Avec une saison de seulement 13 épisodes, il est indéniable que la série explore le côté dynamique d’une comédie et qu’aucun épisode n’est inutile. D’ailleurs, il se passe constamment des événements, et si on a le malheur de louper cinq minutes de l’épisode, on se retrouve vite perdu, se retrouvant devant une scène complètement absurde, comme par exemple dans l’épisode 2, « Flying », où il est possible pour chacun de voler. Seulement, même si les scènes sont clairement absurdes, elles ne le paraissent pas forcément sur le moment, ce qui prouve que la réalisation est bonne et répond bien à nos attentes.

Il est impossible de faire cette critique sans parler d’un des éléments les plus drôles de la série : dès qu’une personne dit une insulte, elle est automatiquement transformée en mots non grossiers ressemblant. Par exemple, l’expression « What the fuck ? » (traduisible en français par « Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? »), que dit souvent Eleanor, est changée en « What the fork ? », « fork » signifiant « fourchette » en français. Il serait d’ailleurs intéressant de voir comment ces jeux de mots seront traduits en français (si version française il y a), puisqu’il s’agit d’un gag récurrent à côté duquel il serait dommage de passer.

  • Conclusion

Points positifs :
– une comédie explorant un thème encore jamais vu
– des personnages plus profonds que dans les comédies habituelles
– des fous rires à presque chaque épisode
– un final remarquable d’intelligence
– des acteurs qui jouent le jeu

Points négatifs :
– des rires pré-enregistrés quasi inexistants ou très bien intégrés
– un plot twist plutôt prévisible

Note : 4.5/5. La série est un petit chef d’oeuvre de son genre, intelligemment écrit et très bien joué ! Espérons qu’elle fasse au moins aussi bien pour la seconde saison, en espérant que ce ne soit pas la dernière… Attention à bien prendre la série pour ce qu’elle est tout de même : une comédie.

Et en bonus, une petite photo promotionnel de Ted Danson et Kristen Bell que je trouve très jolie. Voilà, c’est cadeau.

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2 commentaires

Charline

le 10 novembre 2017 à 7h49

PS: **Bouffée d’oxygène** (le t9 déraille un peu ^^)

Charline

le 10 novembre 2017 à 7h47

Coucou,

Juste pour dire que tu as quasi tout dit dans ton article. J’ai eu la chance de découvrir cette série aujourd’hui, pendant ma nuit d’insomnie… Et je suis juste fan… J’ai rigolé à chaque épisode. C’est une bouffet d’oxygène, pour ma part, qui suis « série et ciné – phile ».

Pour répondre à certaines de tes questions et informations :

L’histoire du bordel et de la fourchette (en anglais), a été traduit par « bretzel », en VF. Et « connerie(s) » en « sonnerie(s) ». (Je ne tiens pas à tout dévoiler, et conseille fortement de découvrir le reste des jurons reformer ^^ ). Comme je jure pas mal (je sais, ce n’est pas bien ^^), je pense utiliser le même principe dès maintenant, Ahah.

Je voulais également revenir sur quelques informations ‘erronées’ ( ce qui n’est pas grave, hein, juste à titre d’information, bien sûr):

– Chidi est Sénégalais (Il a tellement ’emmerlé’ Eleanor(^^) avec ça ^^)

Quant à Jianyu Li ( ou plutôt, Jason), il est Philippins (  » Tout le monde croit que je suis Taïwanais alors que j’suis Philippins, c’est du racisme » ^^)

Voilà, j’arrête de faire ma chiante ^^

En tout cas, MERCI, merci pour ton article, qui est très bien écrit et très bien tourné. Tu as tout dit.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas rigolé autant avec une série. Encore plus, aussi courte.

Je la recommande à tous ceux qui ont besoin de rire, s’évader, et qui ont besoin d’une bouffée d’oxygène et d’air frais. Mais surtout, à ceux qui veulent voir autre chose, un autre genre de série, quelque chose d’ innovant et de jamais vu encore.

Belle journée 😊