Supergirl : L’avis de la rédac’ sur la saison 1 !

Petite dernière du Berlantiverse avec Legends of Tomorrow, Supergirl se présente de prime abord comme un énième show sur les super héros. Or, par les temps qui courent, ce n’est pas ce qui manque…  Alors, pari réussi ?

  • Un univers solaire

Par sa fraicheur et sa spontanéité, Supergirl, portée par la pétillante Melissa Benoist, s’inscrit davantage dans la lignée de The Flash que dans celle d’Arrow. Et c’est tant mieux !  En effet, Kara/Supergirl, comme son célèbre cousin, tire sa force du soleil qui lui permet de se régénérer, et le symbole « S » sur son costume signifie « espoir » en langue kryptonienne. En faire une série sombre à la Gotham aurait été une erreur. Premier bon point donc. Malheureusement, le show penche quelques fois vers le niais… En effet, dès le pilote, on nous impose le triangle amoureux Kara/James/Winn, et à voir la façon dont Kara bave sur James, on en connait aisément l’issue… Ajoutons que Mehcad Brooks (qui interprète James Olsen) n’a aucune alchimie à l’écran avec sa partenaire Mélissa Benoist, ce qui n’arrange rien… D’un point de vue plus général, la série n’échappe évidemment pas aux bons sentiments et aux discours moralistes (souvent prodigués par le biais du personnage de Cat Grant). Oui mais… ça fait du bien ! Et c’est pour ça qu’on aime Supergirl, un peu d’optimisme étant le bienvenu dans le monde obscur des super héros !

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  • Sortir de l’ombre de l’homme d’acier 

C’est le défi (et défaut ?) principal de la série. Mais à trop vouloir prendre ses distances avec le légendaire kryptonien, la série perd parfois en crédibilité. Quoi? Superman n’arrive pas à vaincre Reactron, et Kara y arrive dès l’épisode 3? Comment? Clark est contaminé par Myriad mais pas sa jeune cousine? Certes, il est compréhensible que Supergirl cherche à créer sa propre mythologie en sortant de l’ombre de Superman mais cette perspective frustre plus qu’elle n’enthousiasme. La série a suffisamment de matière pour briller d’elle-même. Pari à moitié réussi! Et pourtant, si les scénaristes ne nous parlaient pas sans cesse de l’homme d’acier, on aurait pu facilement l’oublier. Quoique…on ne va pas se mentir, les échanges de messages entre Clark et Kara sont savoureux! Mais nous le montrer de dos ou de loin ne suffit pas. Il faut choisir. L’intégrer ou non. Par ailleurs, certaines rumeurs voudraient que Tom Welling reprenne son rôle de Smallville, mais c’est une autre histoire… A suivre!

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  • Une héroïne en quête d’identité

L’atout principal de la série, c’est bien évidemment Melissa Benoist. L’actrice insuffle à Kara un charme naturel, une maladresse attachante et une fragilité apparente qui cache à la fois force et sensibilité. Kara se révèle être un personnage complexe, à la recherche de son identité propre, en tant que super héroïne et en tant que simple jeune femme. Kryptonienne ayant grandi sur Terre, Kara Zor-El cherche à s’intégrer à la normalité terrienne en se fondant dans la foule. Mais pour sauver sa sœur Alex (interprétée par Chyler Leigh), elle devra embrasser pleinement sa nature kryptonienne en devenant Supergirl. D’abord peu sûre d’elle, Kara commence à s’affirmer et assumer les responsabilités qu’être une super héroïne implique lorsqu’elle confronte Maxwell Lord (Peter Facinelli) dans l’épisode 5, How does she do it? (face à face qui n’est pas sans rappeler celui de Superman et Lex Luthor). Melissa Benoist fait ressortir toute l’intensité de son jeu dans Red faced (1×06), épisode où Kara n’arrive pas à gérer la colère et le sentiment d’abandon qu’elle ressent d’avoir été envoyée sur Terre par ses parents. Elle nous bluffe en exprimant la rage, la tristesse et le désespoir de son personnage rien qu’en faisant semblant de lancer des rayons lasers avec ses yeux (rajoutés en post-production) contre l’ennemi, Red Tornado. Suite à cet intense affrontement, Kara nous prouve qu’elle s’avère être une réelle héroïne, avec ou sans super pouvoirs, dans l’épisode 7, Human for a day.

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  • De l’importance des personnages secondaires

Quel héros serait ce qu’il est sans ses proches ? Supergirl n’échappe pas à la règle et transforme l’essai sans souci. D’abord présentée comme la tyrannique patronne de service à la Meryl Streep du Diable s’habille en Prada, Cat Grant (l’excellente Calista Flockhart) se révèle rapidement être un personnage attachant, plus profond qu’il n’en a l’air. Son statut de mentor auprès de Supergirl en font ce qu’il y a de plus près d’une mère pour Kara. Toujours là pour soutenir la jeune héroïne, Cat n’en est pas moins perspicace. Dans l’épisode 8, elle démasque Kara mais fait marche arrière lorsqu’elle est dupée par Supergirl et J’onn J’onzz dans Blood bonds (1×09). Ce twist de fin de mi-saison était pourtant une très bonne idée mais les scénaristes ont décidé de ne pas poursuivre dans ce sens, ce qui est quelque peu regrettable… Collègues de Kara chez CatCo Worldwide Media, Winslow « Winn » Schott (Jeremy Jordan) et James Olsen sont deux des piliers de la jeune femme, sur qui elle peut toujours compter. Alors que Winn et ses compétences informatiques sont utiles à l’équipe et en font l’équivalent de Cisco dans The Flash et de Felicity dans Arrow, James souffre quant à lui d’un manque d’inspiration au niveau de l’écriture. Cantonné au rôle du beau gosse qui fait rêver l’héroïne, James devient moins ennuyeux lorsqu’il intègre le DEO avec Winn puis lorqu’il développe une bromance avec celui-ci, dont le passé nous est révélé dans Childish things (1×10) et qui voit le début du rapprochement entre les deux sidekicks. Storyline déjà ennuyante avec deux prétendants, Kara se voit par la suite courtisée par Adam (Blake Jenner) , le fils de Cat, dans l’épisode 11. Pourtant, il s’avère qu’Adam était finalement un bon élément, qui méritait de rester plus que deux petits épisodes. Toutefois, il est plaisant de voir un show où le héros n’a pas besoin d’une relation amoureuse pour s’affirmer. 

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  • Parce que Kara n’est pas la seule à avoir un secret

Hank Henshaw (David Harewood) en est le meilleur exemple. Directeur du DEO, Hank est en réalité J’onn J’onzz, (connu également sous le nom de Martian Manhunter), dernier survivant de son espèce qui a jadis aidé Jeremiah Danvers (Dean Cain, l’interprète de Superman dans la série Lois & Clark) et promis qu’il veillerait sur les filles de ce dernier alors mourant, Alex et Kara. Cette révélation est une des meilleures décisions des showrunners, ce personnage permettant de développer diverses intrigues et de relancer la donne au sein du DEO. Il affronte celui qui a décimé son peuple dans Strange visitor from another planet (1×11), épisode qui relance la thématique de la peur des étrangers via la position anti-extraterrestre de la sénatrice. Qui peut mieux correspondre à cette peur que Maxwell Lord? Antagoniste de Supergirl à première vue, le millionnaire scientifique à la tête de Lord Technologies se présente comme un substitut de Lex Luthor dès sa première apparition. Testant les pouvoirs de Kara, se positionnant contre la jeune femme et découvrant même sa réelle identité, il ira jusqu’à créer sa propre Supergirl dans l’épisode 12, Bizarro (tout comme Lex Luthor créera son Superman domestiqué dans Lois & Clark). Arrêté par Alex, qui souhaite protéger sa sœur à tout prix, et retenu prisonnier du DEO, Maxwell changera peu à peu de position et deviendra un allié de la jeune kryptonienne. Son hypothétique future relation avec Alex en font un personnage apprécié, qui n’a pas dit son dernier mot au sein du show et qui ne demande qu’à être davantage développé. Alex, quant à elle, cache sa double identité à Kara au départ puis la recrute au sein du DEO, les deux jeunes femmes formant désormais une équipe de choc!
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  • A la recherche de ses origines

For the girl who has everything (1×13) représente en ce sens l’épisode qui illustre le mieux ce propos. Contaminée par une plante kryptonienne, Kara est plongée dans un sommeil hallucinogène, où sa planète et sa famille n’auraient pas été détruites. La dualité de la super héroïne est mise à l’épreuve entre sa famille kryptonienne et sa famille de cœur, Alex. Malheureusement, tout ce qui touche à Krypton et ses habitants se révèle complètement bancal, et totalement dépourvu d’intérêt, et ce tout au long de cette première saison. Laura Benanti a beau tout donner en tante Astra/maman Alura, rien n’y fait. Le pire étant sans doute l’époux d’Astra, Non (Chris Vance), qui souffre d’un réel manque de pertinence en terme d’écriture et qu’on a beaucoup de mal à prendre au sérieux. Ceci mis à part, on ne perd pas de vue le besoin d’appartenance de Kara pour autant. Elle finira par apprendre la résilience, et accepter qu’elle appartient à la fois à la dynastie kryptonienne des El et à la famille terrienne des Danvers. Et la relation sororale d’Alex et Kara y est pour beaucoup. C’est une des bases sur lequel la série s’appuie, en matériau émotionnel ou psychologique. Alex est le pilier principal de Kara et cette dernière ira même jusqu’à pardonner à sa grande sœur d’avoir tué sa tante Astra dans Solitude (1×15). L’amour et la confiance que se portent les sœurs Danvers, et le soutien sans faille de J’onn J’onzz qui considère Alex (puis Kara) comme sa fille, leur permettra de tout affronter ensemble.

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  • Des retournements de situation bienvenus

L’arrivée de Siobhan Smythe (Italia Ricci) comme « rivale » de Kara, puis la création accidentelle de la kryptonite rouge par Maxwell Lord, nous permettent d’explorer le côté sombre de Kara (Falling, 1×16). Malgré ses failles, Kara est présentée depuis le pilote comme une girl-scout, aux valeurs justes et droites. Bien qu’elle sache faire ressortir son côté « badass » dès que nécessaire, Supergirl n’a pour autant aucun réel vice apparent. Falling nous dévoile ce dont est capable l’héroïne sous mauvaise influence en effaçant tout ce qu’elle a accompli auprès des habitants de National City, ce qui relance la donne dans l’épisode suivant, Manhunter (1×17). Cet épisode surprend à plusieurs égards: Hank ayant été démasqué sous son identité de J’onn J’onzz, lui et Alex sont soumis aux interrogatoires du DEO et finissent par s’enfuir et quitter la ville! Lucy Lane (Jenna Dewan-Tatum), plutôt négligée jusque là car cantonnée à sa relation avec James Olsen, commence alors à prendre de l’importance en étant nommée à la tête du DEO. Un tel retournement de situation en première saison d’une série est étonnant mais tout à fait le bienvenu! Les scénaristes prennent des risques et ils ont raison! Dans l’épisode 18, World’s finest, ils satisfont leurs téléspectateurs en leur offrant le crossover tant attendu Supergirl/The Flash, avant de les surprendre dans le season finale, Better Angels (1×20), en faisant combattre Kara contre Alex.

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  • En conclusion …

Points positifs:
– Melissa Benoist
– les relations Kara/Cat, Alex/Hank et Alex/Kara
– les clins d’œil aux anciens interprètes de Supergirl et Superman (Helen Slater, Laura Vandervoort et Dean Cain)
– les twists

Points négatifs:
– les méchants peu charismatiques
– tout ce qui touche à Krypton
– le personnage de James Olsen
– le traitement du personnage de Superman

Note: 3,5/5. Trop d’inégalités dans la qualité des épisodes mais des encouragements bien mérités! Supergirl décolle doucement mais sûrement!

 

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