Stranger Things : l’avis de la rédac’ sur la saison 3 !

C’est un véritable événement dans le monde sériel. La troisième saison de Stranger Things a été mise en ligne il y a un peu plus de dix jours sur la plateforme de streaming Netflix. Sortie le 4 Juillet dernier, la chaîne a annoncé avoir battu des records d’audience avec plus de 40 millions de comptes ayant visionné la saison 3 et plus de 18 millions l’ayant terminée. Tout cela en moins d’une semaine. Concrètement, que vaut vraiment cette saison ?

[Attention spoilers !]

  • Une recette qui fonctionne

Le succès de Stranger Things ne vient pas de nul part. La série a su séduire grâce à son univers à la fois singulier et ultra-référencé. Force est de constater que la recette fonctionne toujours aussi bien pour la troisième année consécutive. Une fois encore, la série touche le public avec force en jouant sur la nostalgie des plus vieux et la découverte des plus jeunes. Les enfants des années 80 se retrouveront une nouvelle fois dans l’univers du show. Le Mind Flyer ne manquera pas de nous rappeler les créatures de la saga Alien, tout comme la tenue de Hopper (David Harbour) parlera aux fans de Magnum. Les références sont nombreuses et plus ou moins subtiles tout au long du show. Nous ne nous en lassons pas pour autant, au contraire… C’est une des plus grandes forces de la série.

C’est aussi en s’appuyant sur des personnages charismatiques ainsi que sur un univers unique qui s’étend un peu plus chaque année que Stranger Things séduit. Elle s’impose une nouvelle fois comme une oeuvre de science-fiction incontournable. Cette saison 3 nous prouve d’ailleurs que la série est tout à fait capable de s’éloigner un peu de l’Upside Down (le Monde à l’envers en VF ndlr). Si cette dimension encore très mystérieuse était au centre de l’intrigue dans les deux premières saison, il en est cette fois simplement fait mention. Aucune nouvelle séquence ne se déroule dans cette dimension qui a pourtant caractérisée la série jusqu’ici. De même, après le Demogorgon, les Demadogs et le Mind Flyer, Stranger Things intègre une nouvelle créature à l’intrigue, du moins en terme d’esthétique. Redoutable et impressionnant sur le papier, ce nouveau monstre est également magnifiquement bien réalisé en terme d’effets spéciaux : franchement, on s’y croirait.

  • Des nouveautés enrichissantes

Parce que refaire la même chose chaque année ne suffit pas, Stranger Things sait également se renouveler. Pour ce faire, nous constatons que les scénaristes aiment ajouter de nouveaux personnages. La saison 2 nous a permis de découvrir Maxine, et la saison 3 intègre cette fois le personnage de Robin (Maya Hawke), une jeune femme qui sera la co-équipière de Steve Harrington (Joe Keery) tout au long des huit épisodes. Ensemble, ils formeront un duo incontournable qui ne rompra pas pour autant la dynamique créée en saison 2 entre Dustin (Gaten Matarazzo) et Steve. L’arrivée de Robin marque également l’arrivée du premier personnage LGBTQIA+ de la série. Elle fera d’ailleurs son coming out en tant que lesbienne dans une scène incroyablement bien écrite et jouée.

Robin n’est pas la seule nouvelle arrivée même si elle est la seule à avoir une importance majeure. En effet, impossible de ne pas faire mention d’Aleksei qui a conquis le cœur des fans.

Petite nouveauté de l’année, Stranger Things choisi de faire passer des messages importants via les storylines de ses personnages. Sans trop se mouiller pour autant, la saison dénonce la sexisme dans le milieu du travail avec le personnage de Nancy (Natalia Dyer). Celle-ci décrochera un poste de stagiaire pour le petit journal de Hawkins mais sera victime de moqueries et de harcèlement de la part de ses collègues hommes… Une épreuve que Jonathan (Charlie Heaton) ne sera pas en mesure de comprendre, étant lui-même un homme. Cela donnera lieu à une scène (une fois de plus très bien écrite) qui creusera un fossé entre Jonathan et Nancy : alors que lui ne comprend pas la difficulté d’être une femme dans un monde d’hommes, elle, ne comprend pas la difficulté d’être pauvre dans un monde qui est sans pitié.

Nancy n’est pas le seul personnage féminin à représenter avec brio la cause féminine. Le personnage d’Eleven (Millie Bobby Brown) nous montre à quel point la solidarité féminine est importante. Alors qu’elle s’enferme dans sa relation avec Mike dans les premiers épisodes, Eleven s’ouvrira finalement au reste du monde grâce à Maxine (Sadie Sink). Enfin, nous mentionnerons Mrs. Wheeler qui s’est faite plus discrète que les autres mais qui n’est pas sans dénoncer certaines problématiques rencontrées par les mères de famille. Nous pouvons penser que cela ne concerne que son époque, mais ses paroles ne manquerons pas de faire écho aux problématiques des femmes en 2019.

  • Une réussite télévisuelle

Que l’on aime ou pas la série, il est une chose que nous ne pouvons décemment pas lui retirer : elle est esthétiquement sublime. La photographie est à couper le souffle : à la fois colorée et pop, elle est également lugubre et sombre aux moments propices. L’équilibre est millimétré et parfaitement ajusté. Déjà largement congratulée lors des deux premières saisons, elle n’est que plus époustouflante cette année. L’esthétique de cette saison 3 est marquante grâce à sa lumière, mais aussi à ses costumes et ses effets spéciaux. Bien entendu, tout cela est appuyé par une réalisation ainsi qu’une bande sonore et originale très efficace tout au long des 8 épisodes. Bref, c’est tout simplement réussi.

Le succès de la série s’explique également par le fait qu’elle peut parler à toutes générations. En effet, elle fait cohabiter de façon équilibrée trois générations différentes : les adultes, avec Joyce (Wynona Rider) et Hopper (David Harbour), puis les jeunes adultes avec Steve, Robin, Billy (Dacre Montgomery), Jonathan et Nancy et enfin les enfants (désormais adolescents d’ailleurs), avec Eleven, Mike (Finn Wolfhard), Will (Noah Schnapp), Dustin, Lucas (Caleb McLaughlin) et Max. Avec un panel de personnages aussi large, il devient aisé pour quasiment n’importe qui de s’identifier à un personnage. Bien sûr, rien de tout cela n’aurait de réel impact si ces personnages avaient été mal écrits et mal interprétés. Heureusement, les frères Duffer a su s’entourer de bons scénaristes et d’une équipe d’acteur.rices solide. Les personnages ont tous un développement logique. Même s’il est évident que certains personnages sont plus complexes et travaillés que d’autres, on s’attache inévitablement à ce petit groupe de personnages. Concernant les acteurs, mention spéciale à Millie Bobby Brown et Noah Schnapp qui marquent une fois encore des performances incroyables mais aussi et surtout à Dacre Montgomery qui a magistralement prêté ses traits au personnage complexe qu’était Billy.

  • Des erreurs mineures mais bien présentes

Paradoxalement, c’est aussi scénaristiquement que Stranger Things montre ses quelques faiblesses. En incluant l’armée et/ou le gouvernement Russe comme nouvelle menace, le show Netflix nous ferait presque lever les yeux au ciel. Référence à la pop culture ou cliché cinématographique ? Sûrement un peu des deux. L’équilibre autrefois trouvé pour que cela ne soit pas gênant semble en être un peu ébranlé. Le laboratoire ultra secret des scientifiques russes, le super soldat invincible… Tout cela a un goût de déjà vu et est bien trop présent pour que nous le prenions comme une simple référence. Il en résulte une intrigue alourdie qui perd en intérêt.

Le plus gros problème restera finalement la construction générale des épisodes. Chaque petit groupe de personnages détient un morceau de la vérité et chacun se retrouve à la fin de la saison pour les assembler. Le problème étant que nous, en tant que spectateur, nous avons déjà tout assemblé depuis très longtemps … Cela donne un effet décousu au scénario et ce qui en découle est d’autant plus grave : nous perdons en suspens. Dès le début de la saison nous sentons qu’un personnage présent dès le début va mourir. Les acteurs ont d’ailleurs teasé le dernier épisode comme étant très triste avant même la sortie des épisodes sur Netflix. Au fil de la saison il est de plus en plus clair que celui en danger est Hopper … Et il est également évident qu’il n’est pas mort. Stranger Things a pourtant su construire son succès grâce à ses effets de surprise. L’intrigue arrivait là où nous ne l’attendions pas et c’est un atout qui a cruellement manqué dans la saison 3.

En conclusion, cette troisième saison de Stranger Things est dans la droite lignée des deux premières. Marquée par quelques erreurs, la saison est tout de même excellente. Divertissante, drôle, terrifiante, et toujours aussi addictive, nous n’espérons qu’une chose : que Netflix annonce la saison 4, et vite ! Notre note : 4/5. 

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