C’est au terme de 13 épisodes que s’est achevée la deuxième saison de Roswell, New Mexico sur The CW la semaine dernière. Reboot de la série éponyme de 1999, le show est d’ores et déjà renouvelé pour une saison 3 ! En attendant d’ici là, voici notre avis sur la dernière saison en date.
***Attention, cet article contient des spoilers***
- Un reboot à mi-chemin entre les romans et la série originelle
Peut-être l’ignoriez-vous, mais les deux shows sont basées sur la saga de livres Roswell High de Melinda Metz. Sans toutefois reprendre tous les éléments des romans, les adaptations s’en sont largement inspirées, chacune à leur façon. Dans les points communs aux trois versions, on retrouve la plupart des personnages, les pouvoirs conférés aux aliens, la relation amoureuse entre Michael et Maria, et bien évidemment le couple emblématique Liz/Max, ce dernier étant éperdument amoureux de la jeune femme depuis des décennies.
Cependant, Roswell, New Mexico se place davantage dans son époque, en instaurant notamment un triangle amoureux entre Michael (Michael Vlamis), Maria (Heather Hemmens) et Alex (Tyler Blackburn) et en rendant honneur aux origines hispaniques de Liz -qui s’appelle effectivement Ortecho dans la version littéraire, fille d’immigrants mexicains dont la sœur Rosa est décédée adolescente des suites d’une overdose. Pour autant, le reboot se différencie de la version de 1999 quant à l’origine des extra-terrestres, puisque là où Max et Isabel sont frère et sœur nés de sang royal dans la première adaptation sur petit écran, il n’en est rien ici, ni dans les livres, tout comme il n’y a pas de Tess, ni de Nasedo, ou encore moins de Khivar. En bref, tout en ne dénaturant pas ses prédécesseurs, Roswell, New Mexico s’affranchit de son modèle de papier et de sa grande sœur télévisuelle pour affirmer sa propre identité.
- Des thématiques sérieuses
Comme nous l’écrivions lors du paragraphe précédent, les showrunners ont pris la décision de nommer l’héroïne telle qu’elle l’est réellement dans les romans, contrairement à la version 1999 qui faisait de Shiri Appleby une Liz Parker et non Ortecho. Un choix assumé vu le contexte politique américain actuel, qui permet d’aborder un sujet important lors de cette saison 2, celui de la discrimination envers la communauté latine aux USA. Ainsi, Arturo (Carlos Compean), le père de Liz, se fait arrêter pour ne pas avoir ses papiers et malmener par les autorités. Liz (Jeanine Mason) monte alors au créneau, ce qui lui vaudra d’être persécutée par l’un des agents, et elle sera contrainte de faire intervenir Jenna Cameron (Riley Voelkel) afin de calmer le jeu. Comme Liz le fera remarquer, l’agent est plus docile à l’encontre de Jenna, blonde aux yeux bleus, qu’à la sienne… Plus tard dans la saison, elle expliquera à Max (Nathan Dean Parsons) que ce n’est pas la gloire qu’elle recherche pour ses découvertes mais la reconnaissance scientifique envers elle et par extension, envers sa communauté. Plus généralement, c’est bien évidemment la xénophobie qui est traitée dans Roswell, New Mexico, notamment au travers du personnage de Jesse Manes (Trevor St. John), le père d’Alex, qui veut exterminer les aliens, tout comme son grand-père, Harlan Manes (Jason Coviello), l’a fait avant lui.
Autre thématique importante évoquée cette saison : l’addiction. C’est via Rosa (Amber Midthunder) que la maladie est abordée et contrairement à certains shows qui ne font qu’effleurer le sujet, on voit ici que le personnage n’est pas épargné et rechute constamment dans ses démons intérieurs, sans qu’elle n’ait une prise de conscience du danger puisqu’elle sera hospitalisée d’urgence et de force suite à une nouvelle overdose. Enfin, cette saison traite le deuil à de multiples reprises. Elle débute de façon relativement sombre puisque Max est décédé, et dans son chagrin, Liz renie la mort de l’homme qu’elle aime. Kyle (Michael Tevino) doit quant à lui gérer la maladie incurable de sa nouvelle petite-amie, Steph (Justina Adorno). Quant à Isabel (Lily Cowles), elle reste hantée par le souvenir de Noah qui a violé son esprit pendant des années. C’est pourquoi elle décidera de se faire avorter elle-même, ne voulant pas porter l’enfant de son bourreau. Une décision osée de la part des scénaristes, étant donné la position très puritaine des américains sur le sujet !
- Une intrigue et des personnages en perpétuelle évolution
Parmi les points positifs du show, une intrigue approfondie et le développement des personnages, dont l’évolution varie au fil des épisodes. Roswell, New Mexico ne s’endort pas sur ses lauriers et ne tourne pas en rond. Les storylines avancent vite et ne traînent pas sur la longueur. Les problèmes sont souvent rapidement résolus et nous en apprenons toujours plus sur la mythologie extra-terrestre au fil de la saison. Ainsi, nos trois aliens découvrent une partie de leurs origines, et il est révélé à notre plus grande stupeur que Max n’a en réalité aucun lien de parenté avec Isabel ! Cette saison, nous faisons plus ample connaissance avec la famille de Liz puisque sa sœur Rosa est revenue parmi les vivantes et que sa mère Helena (Bertila Damas) reprend contact avec elle. Quant à la famille Manes, elle est résolument mise en avant cette saison, notamment avec les flashbacks sur le crash de 1947.
Cette saison, nous apprécions particulièrement qu’il n’y ait pas de « grand méchant » à proprement parler, contrairement à d’autres séries de The CW qui en font leur leitmotiv annuel. Il est également plaisant d’avoir des épisodes centrés sur les personnages secondaires, même si certains sont moins bien servis que d’autres. Toutefois, tel un puzzle, chaque protagoniste a son importance et fait avancer l’intrigue à sa façon.
- Des visages familiers
Tout comme le casting principal que l’on a aperçu auparavant dans des shows à succès, les sériephiles auront reconnu plusieurs visages familiers cette saison. En effet, Jeanine Mason vient de Grey’s Anatomy, et Tyler Blackburn a tenu le rôle de Caleb dans les 7 saisons de Pretty Little Liars. En outre, de nombreux acteurs sont issus de The Vampire Diaries et de son spin-off : pour la première, du côté du cast principal de Roswell, nous retrouvons Michael Trevino alias Kyle Valenti et pour les guest-stars de cette saison : Kayla Ewell qui joue Nora et David Anders (vu aussi dans iZombie ou Once Upon a Time). Concernant The Originals, vous reconnaîtrez probablement Nathan Dean Parsons, Riley Voelkel et Claudia Black (qui incarne Ann, la mère de Max et Isabel, et qui est également apparue dans Stargate SG-1). La raison pour laquelle beaucoup d’acteurs sont issus de ces deux séries sont en réalité deux femmes : Julie Plec, créatrice des shows qui a contribué au développement de Roswell, New Mexico, et Carina Adly MacKenzie, showrunneuse de la série, qui a travaillé sur The Originals.
De plus, cette saison, les fans de Sense8 devaient être ravis de retrouver Jamie Clayton dans un rôle récurrent, celui de la sœur de Jenna Cameron. Autre visage connu des amateurs de séries : Sherri Saum, qui joue Mimi DeLuca, vue dans The Fosters ou plus récemment dans Locke & Key. Mais la palme de guest-star revient sans hésitation à Jason Behr, le premier interprète de Max Evans, qui a participé à plusieurs épisodes de la saison 2 tandis que Shiri Appleby, la Liz de 1999 désormais connue pour son rôle dans UnREAL, a réalisé deux épisodes du reboot. Un joli clin d’œil à la série originelle.
En conclusion, Roswell, New Mexico réalise une très bonne saison 2. En étayant davantage sa mythologie cette saison pour le plus grand plaisir des téléspectateurs, en développant ses personnages et en nous surprenant, la série trouve son identité et son inspiration propres, entre les romans sur lesquels elle est basée et la première version de 1999. Après le cliffhanger final, nous n’avons qu’une hâte : être en 2021 pour la saison 3 ! Note : 4/5.
1 commentaire
Emmanuelle
le 26 juin 2020 à 4h11
C’est rare de trouver des médias qui émettent des critiques avec positivité, j’adhère. je suis une grande fan de Roswell NM et vous avez vraiment bien expliquer la saison 2. 😊