Riverdale : l’avis de la rédac’ sur la saison 2 !

La seconde saison de Riverdale s’est terminée le mercredi 17 mai sur The CW aux Etats-Unis. Après une première saison encensée par les fans et la critique, que vaut la saison 2 de la série ? Voici notre avis sur l’intégralité de la saison.

*** Attention, cet article contient des spoilers !***

 

  • Archie Andrews, le personnage principal qui se décide enfin à entrer dans l’action

Alors qu’il est censé être le personnage principal de la série, puisque les comics dont sont issus la série portent même son nom (Archie Comics, ndlr), force est de constater qu’en première saison, Archie Andrews (KJ Apa) était le protagoniste le plus effacé de Riverdale. En retrait total des soucis de la ville et indifférent à l’histoire du meurtre de Jason Blossom, il vaguait à ses petites occupations, à savoir la musique et les filles. Seulement voilà, en fin de saison, son père Fred (Luke Perry) se faisait tirer dessus par un mystérieux homme cagoulé chez Pop’s et laissait le sort du personnage incertain… En début de saison 2, nous retrouvons alors un Archie bien plus concerné, bien résolu à agir et qui prend enfin part à l’intrigue. Une fois son père tiré d’affaire, Archie décidera de le protéger à tout prix, quitte à tomber dans un ridicule de situation… Achetant d’abord illégalement un revolver, Archie fondera ensuite le Cercle Rouge (Red Circle en VO), un groupe de lycéens destiné à effrayer la Cagoule Noire (Black Hood en VO) et le mettre hors de cause. Hélas, le personnage n’est pas crédible une seconde tant sa personnalité se veut naïve, influençable et inoffensive. Reconnaissons tout de même que le héros ose enfin et souhaite s’affirmer, tout en étant soutenue par sa petite amie Veronica (Camila Mendes) en début de saison (elle refuse de le laisser seul dans l’épisode 1 et va même jusqu’à arrêter une bagarre entre Bulldogs et Serpents à laquelle est mêlé Archie). Lorsque le personnage est sur le point de se salir les mains en vengeant son père et en tuant la Cagoule Noire, il en est empêché par Veronica, qui semble penser à sa place.

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Par la suite, son développement se corse puisqu’il est entraîné par les Lodge dans leurs complots. Pis encore : il y plonge tout seul la tête la première, Veronica ayant tenté de le garder hors de ses histoires de famille. Malheureusement, en seconde partie de saison, Archie devient le larbin attitré de Hiram Lodge (Mark Consuelos) pour lequel il éprouve une grande fascination, au détriment de son propre père qu’il délaisse. On regrettera alors la stupidité et l’aveuglement du personnage puisque dans ses convictions de soutenir les Lodge, il tournera également le dos à son meilleur ami Jughead (Cole Sprouse) et voudra se salir les mains pour prouver quelque chose à Hiram Lodge (et à lui-même ?). Dans les derniers épisodes de la saison cependant, Archie se rebellera enfin et comprendra ses erreurs, nous annonçant un face à face Archie/Hiram en saison 3. Au final, Archie a certes évolué et a enfin pris part à l’action mais dans le mauvais sens du terme. Le protagoniste, à la loyauté interchangeable, ne passionne pas les foules, et son développement psychologique laisse à désirer, manquant de crédibilité et de cohérence, malgré une amélioration en fin de saison. Dommage.

 

  • Une saison plus sombre que la première

Et c’est un euphémisme ! C’est en effet sur la piste d’un serial killer que nous entraîne cette seconde saison de Riverdale. Reprenant les codes des films d’horreur et de suspense avec brio, la série s’oriente désormais beaucoup moins vers le teen-drama et part dans le thriller. Tandis que certains téléspectateurs ont été déstabilisés par ce changement de genre et ont déserté l’écran, d’autres ont continué la série tel un plaisir coupable en spéculant chaque semaine sur l’identité de la Cagoule Noire. La réalisation a par ailleurs desservi l’intrigue encore plus qu’en saison 1 en transmettant la violence ambiante, oscillant entre scènes nocturnes pluvieuses, suspense orchestré en musique inquiétante ou encore plans intelligemment pensés afin de nous plonger dans une atmosphère anxiogène. Mais c’est bien connu, la violence engendre la violence et cette saison nous plonge en définitive dans une guerre civile entre le Nord et le Sud de Riverdale, avec les Serpents en ligne de mire.

Cole Sprouse, Lili Reinhart, and Casey Cott in Riverdale (2016)

De plus, tous les personnages s’assombrissent, à commencer par Betty (Lili Reinhart) qui est un peu celle par qui tout arrive et tout se déroule puisque la Cagoule Noire lui fait comprendre que c’est son discours (en fin de saison 1) qui l’a inspiré à punir les pécheurs de Riverdale. Souhaitant explorer sa noirceur, Betty retrouvera son frère Charles dit Chic (Hart Denton) et l’amènera chez ses parents Alice (Mädchen Amick) et Hal (Lochlyn Munro), causant au final davantage de problèmes que de bons moments. Elle ira jusqu’à condamner ce supposé frère à un sort funeste en le confiant à la Cagoule Noire, et passera même le rite d’initiation des Serpents à mi-saison, dans une scène qui a fait couler beaucoup d’encre, le personnage étant mineur et se prêtant à une sulfureuse danse en petite tenue… Parmi les autres protagonistes, les Lodge semblent cacher beaucoup trop de secrets pour être honnêtes, Jughead se jette la tête la première dans toutes sortes de causes défendant ses valeurs et les intérêts des Serpents, Veronica subit un développement psychologique catastrophique puisqu’elle n’a cessé de clamer vouloir s’éloigner des néfastes objectifs de ses parents et se propose pour être leur bras droit… Quant à Cheryl, elle est aussi instable que fragile, et subit le déséquilibre mental de sa famille. Kevin (Casey Cott) prend quelque peu de l’importance mais reste relativement effacé, tout comme Josie (Ashleigh Murray) ou encore Fred Andrews. En bref, que ce soit dans les développements psychologiques des protagonistes, dans la réalisation ou dans l’intrigue, cette saison s’éloigne de la première en offrant une forte dose de suspense à la série, à l’instar de l’épisode 14 intitulé La Colline a des yeux qui se déroule dans un chalet en plein milieu de la forêt, ou du musical centré sur Carrie, parfaits exemples de ce changement de ton.

 

  • De sérieux sujets évoqués

Dans la continuité de la partie précédente, on notera cette saison des thèmes sérieux abordés par le show : le viol avec le personnage de Nick St Clair (Graham Phillips), la folie meurtrière avec la Cagoule Noire, l’homophobie à travers les personnages de Cheryl et sa mère, la prostitution avec Chic, ou encore la corruption politique avec Hiram Lodge et ses sbires (dont le nouveau shérif de la ville). Cependant, tous ces sujets ne sont pas traités de la même façon. Ainsi, nous découvrons que Cheryl et Veronica ont été victimes de tentatives de viol par Nick St Clair mais ce qui s’ensuit semble bien léger en comparaison du sujet abordé. Pas de plainte, un règlement de compte personnel, un pot-de-vin, une nouvelle tentative liée à un chantage… En bref, pas de quoi encourager une victime de viol à faire les démarches nécessaires. Or, Riverdale ne doit pas oublier que la majorité de son public est jeune, et que beaucoup de téléspectateurs peuvent être influencés par les agissements des personnages de la série.

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Mais la pauvre Cheryl sera également victime de l’homophobie de sa mère, qui n’hésitera pas à enfermer sa fille dans une sorte de couvent servant à faire « rentrer dans le droit chemin » les jeunes homosexuel(le)s. Brièvement évoqué, le sujet sera brillamment résolu par une scène symbolique de Cheryl et Toni s’embrassant devant une vidéo de propagande. Du côté de Chic, le personnage semblait vivre de prostitution et de drogue, ce qui l’a mené sur la pente glissante. Usurpant l’identité du frère de Betty, Chic connaîtra toutefois un sort inconnu, livré à la Cagoule Noire… La folie de ce dernier hante toute la saison (ou presque) mais elle est justifiée dans les derniers épisodes où l’on découvre comment Hal est devenu un tueur de sang-froid. Mais le grand méchant de la saison, bien plus que la Cagoule Noire, semble être nul autre que Hiram Lodge, étendant ses tentacules peu à peu dans toute la ville et prenant le pouvoir sans qu’on s’en rende compte de prime abord. Manipulateur mais charismatique, Hiram a tout pour être le grand méchant de la troisième saison à venir !

 

  • Une série qui s’enferme dans ses clichés ?

Alors qu’en première saison, nous vous parlions des clichés assumés de la série, cette seconde saison semble s’enliser dans ceux-ci… En effet, bien que le teen-drama soit le genre officiellement affiché, Riverdale en fait désormais parfois trop. Exemple notable : l’excès de « ships » et leur usage. Pour les non-initiés, le shipping désigne la préférence d’une personne quant aux relations entre deux personnages. Ces « ships » prennent comme nom la contraction des deux personnages et les fans du shows s’en réfèrent de cette façon. Ici, nous avons donc droit à du « Bughead » (Betty/Jughead), « Varchie » (Veronica/Archie), « Falice » (FP/Alice) ou encore « Choni » (Cheryl/Toni). A foison. Et Riverdale tombe dans Les Feux de l’Amour quand tout se complique entre Jughead et Betty, qui part embrasser Archie, qui vient de se séparer de Veronica… Pis encore : lors d’une scène dans un jacuzzi dans l’épisode 14, Veronica propose à Jughead de l’embrasser devant leurs conjoints respectifs, une fois tout ce beau petit monde réconcilié, afin de remettre les compteurs à zéro… Mais le shipping va également de paire avec le fan-service, auquel succombent souvent les scénaristes de séries de certains networks américains, The CW en tête ! C’est ainsi qu’Alice entame -ou plutôt ravive- une liaison avec FP Jones (Skeet Ulrich), et qu’il s’avère même être le vrai père de Charles, leur défunt fils abandonné à la naissance.

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Parmi les autres éléments qui entretiennent les clichés, on rappellera le look des personnages : Veronica et son collier de perles, Archie et sa veste, Betty et sa queue de cheval, Jughead et son bonnet -qu’il met même à l’hôpital dans le dernier épisode après avoir échappé à la mort !! Quant à Cheryl, elle pensera à mettre sa cape de Petit Chaperon Rouge dans l’épisode 21 alors qu’elle est poursuivie par un serial killer… Autre point : la représentation des Lodge. Le couple semble s’apparenter à une sorte de Thénardier modernes, tout en considérant Riverdale comme une partie de Monopoly en acquérant toujours plus de biens et en les échangeant même ! Pour rappel, Veronica échange Pop’s à son père lors du dernier épisode contre ce qu’il convoite le plus et qu’il manque à son plan… Cependant, nous sommes conscientisés de ces partis pris puisque par exemple, Kevin lancera plusieurs répliques assumant les clichés dénotés : « Tu es au lycée Betty, pas au FBI » ou encore « La queue de cheval de Betty est iconique« . Riverdale n’a donc rien perdu de son auto-dérision mais tombe parfois dans les clichés qu’elle cherche à démontrer…

 

En conclusion, cette seconde saison de Riverdale part dans une direction bien différente de la première en jouant davantage sur les codes du genre horrifique. Bien que certains téléspectateurs ont pu être déstabilisés, la saison aura eu le mérite de tenir son intrigue pendant les 22 épisodes proposés et a pu compter une nouvelle fois sur une réalisation et une photographie soigneusement travaillées. Quant aux personnages, leurs côtés sombres sont davantage exploités, pour le meilleur et pour le pire, et les thèmes évoqués sont parfois sérieux bien qu’inégalement exploités… Au final, Riverdale reste un plaisir coupable dont on a envie de connaître la suite ! Note : 3/5.

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