Review Pilot – Exit : on continue ou pas ?

Lors du Festival Séries Mania Lille, les trois premiers épisodes d’Exit, de Øystein Karlsen, ont été projetés en première mondiale au public. Revenons sur le pilot de la série diffusée sur la chaîne norvégienne NRK, plébiscitée par le jury des étudiants. Petite mise en garde, Exit contient quelques scènes crues (nudité, sexe, drogue, alcool) et peut ne pas convenir à tous les publics.

« Nous l’avons appréciée autant que nous avons détesté ses protagonistes », précise le jury des étudiants à l’occasion de la cérémonie de clôture du Festival Séries Mania Lille le samedi 30 mars. Pour comprendre ce sentiment d’affection et de dégoût, il est nécessaire de revenir au commencement d’Exit. Au début du pilot, il est précisé que la série est adaptée d’un entretien réalisé avec des personnes réelles et que ce sont leurs vies et leurs anecdotes qui sont dépeintes. Ces hommes proches de la quarantaine vivant dans un autre monde totalement étranger au commun des mortels existent.

Vitrine d’une vie parfaite, coulisses d’une vie d’excès

L’épisode s’ouvre sur la routine du matin d’un des hommes : Adam. Il moud son café face à sa baie vitrée dans sa maison au coeur de la flore norvégienne, lance sa machine, regarde ses dents irréprochables puis se rend à l’étage embrasser sa femme encore endormie au lit pour démarrer sa journée, le tout sur une musique de publicité. Mais dans cette vie inondée par le luxe, où les femmes portent des perles et les hommes des Rolex, se cache tout un monde d’amoralité et de violence où l’argent semble tout régler. On le remarque dès les cinq premières minutes où une scène surprenante semblant invraisemblable prend place. Cocaïne, alcool, sexe, argent… Voilà en quoi semble consister en réalité la (double) vie des protagonistes. Ces hommes blancs de 40 ans semblent agir comme si leurs actions n’avaient aucune conséquence. Ils peuvent frapper quelqu’un dans la rue pour un simple regard de travers. Cette violence gratuite dans l’histoire nourrit néanmoins la série en montrant que ces hommes n’ont aucune limite.

Un monde de pouvoir et de mensonges

Exit est filmée de deux façons : une première où le téléspectateur est plongé dans le quotidien des protagonistes et une seconde où ces derniers sont mis en scène sous forme d’entretien, rappelant la genèse de la série. Dans ces entretiens, les hommes sont jambes écartées, affalés dans leurs fauteuils arborant une attitude de pouvoir et de supériorité tout en se confiant à un personnage inconnu. Alors qu’ils sont honnêtes face à la caméra, similaire à une séance de thérapie, ils n’ont aucun scrupule à mentir à leurs familles respectives, allant par exemple jusqu’à cacher à sa conjointe une vasectomie alors que le couple cherche à avoir des enfants depuis six ans.

Pour conclure, pendant 30 minutes, Exit nous choque et nous transporte dans un monde étranger qui n’est pas le nôtre. Par curiosité ou voyeurisme, nous continuons pour voir jusqu’où peuvent aller ces horribles personnages dont la fiction n’a rien à envier. Nous espérons seulement pouvoir regarder le reste de la saison à la télévision française.

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