Marvel’s Jessica Jones : l’avis de la rédac’ sur la saison 2 !

La seconde saison très attendue de Marvel’s Jessica Jones a été lancée le 8 mars dernier sur Netflix. Celle-ci revient sur le tragique passé de Jessica (Krysten Ritter) et ses conséquences sur le présent. Au casting, on retrouve toujours Rachael Taylor (Trish Walker), Eka Darville (Malcolm Ducasse) et Carrie-Anne Moss (Jeri Hogarth) ainsi que deux nouveaux personnages interprétés par J.R. Ramirez et Janet McTeer.

Voici notre avis sur la saison 2 de Marvel’s Jessica Jones.

*** Attention, cet article contient des spoilers ***

 

  • Une anti-héroïne par excellence… 

Jessica Jones est loin d’être une héroïne comme les autres, et c’est ce qui séduit. Alors que l’univers télévisuel des Defenders est lié au MCU cinématographique (saga Avengers), Jessica ne porte pas de costume, contrairement à Scarlet Witch ou Black Widow, et ne veut même pas être reconnue comme héroïne et encore moins comme « super-héroïne ». Non, Jessica se considère comme un monstre de foire et elle est bien déterminée à savoir pourquoi, puisque, comme elle le dit en début de saison : « I’m a freak but someone made me » (« Je suis un monstre de foire mais quelqu’un m’a faite comme ça », ndlr). Totalement borderline, le personnage s’interdit le bonheur et reste dans sa souffrance en repoussant ses proches constamment, tout comme les inconnus tel Oscar (J.R. Ramirez) qui semblent s’intéresser à elle. De façon proportionnellement inversée, sa force physique n’a d’égal que sa fragilité psychologique. Bien qu’elle ne le montre pas, la vie de ses proches l’affecte : en début de saison, elle est perturbée par [SPOILER Marvel’s The Defenders] le décès de Daredevil (Charlie Cox) [FIN DU SPOILER], dans l’épisode 5 AKA The Octopus elle se montre malgré elle touchée lors de la demande de mariage de Griffin (Hal Ozsan) à Trish, et d’ordre général, elle ne s’est jamais remise de la disparition de sa famille. C’est pourquoi elle noie son chagrin dans l’alcool, étant dépendante au whisky (à noter que le personnage est réellement alcoolique et boit à chaque apparition à l’écran, contrairement à des shows comme Arrow qui généralisent l’alcoolisme lorsqu’un personnage boit un verre de vin le soir, à l’instar de Laurel Lance, jouée par Katie Cassidy). La question de la limite entre bien et mal se posera également à elle étant donné sa faculté hors normes : « How far is too far ? » (« Jusqu’où peut-on aller ? » en français, ndlr) et ce point sera particulièrement soulevé dans l’épisode 11 AKA Three Lives and Counting où elle réalise enfin que, contrairement à Kilgrave et à Alisa (Janet McTeer), elle peut se contrôler, ce qui la rend plus forte qu’eux. Cependant, Jessica refusera toujours d’être considérée comme une super-héroïne.

 

  • … à la recherche de réponses sur son passé

Dans cette seconde saison, nous allons en apprendre davantage sur les raisons pour lesquelles Jessica est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. En effet, alors qu’on aurait pu penser que cette personnalité est le résultat d’un trauma d’enfance suite à l’accident de voiture qui a coûté la vie de ses parents et de son frère, on découvre dans l’épisode 7, AKA I Want Your Cray Cray, qu’il n’en est rien et que cela réside d’une succession de tragiques événements… Sous formes de flashbacks, nous découvrons alors une Jessica relativement heureuse et surtout, amoureuse. Poussée par Trish et ce, pour des raisons non altruistes puisque « Patsy » ne cherchait qu’une bonne histoire pour sa carrière, Jessica sera obligée de replonger dans ce douloureux passé pour mettre un terme à une menace du présent. Jessica ne s’accepte pas et se blâme de tous les maux possibles alors qu’elle n’est qu’une victime du complexe de Dieu du Dr Karl Mallus (Callum Keith Rennie) -tout comme sa mère l’a été. Par la suite, elle a perdu l’homme qu’elle aimait, a été manipulée et violée par Kilgrave (David Tennant) et a été obligée de le tuer pour mettre fin aux morts qu’il causait. C’est un océan de misère et de chagrin qui semble composer la vie de Jessica et plus la saison avance, plus elle est accablée par tous les maux de la Terre (un peu trop scénaristiquement parlant même !) et on se demande comment notre anti-héroïne pourra se relever psychologiquement de tant d’épreuves… En mal d’amour, Jessica est beaucoup plus humaine qu’elle ne veut bien l’admettre et son passé désormais derrière elle, elle ne peut désormais qu’avancer.

 

  • Une saison qui souffre de la comparaison avec la première

Il est en effet difficile de ne pas comparer cette saison avec la première… Bien que l’écriture, la réalisation et l’acting soient au rendez-vous, cette saison 2 est plus lente à démarrer et à se mettre en place. La faute à un changement majeur ? A savoir qu’il n’y a pas de réel « méchant » au sens propre du terme dans cette saison. Bien loin du psychopathe Kilgrave, nous voici confrontés à la mère de Jessica, transformée aussi bien physiquement que psychologiquement et à la dualité enfermée en elle, entre monstre et mère aimante. Autant l’Homme Pourpre était fascinant et nous plongeait dans une angoisse chronique, autant Alisa joue davantage sur nos émotions et surtout celles de sa fille, perdue dans ses sentiments. Le pivot de l’intrigue, bien plus qu’un simple ennemi à abattre, est la faculté d’aimer de Jessica, que la trahison de ses proches tels que Trish ou Malcolm n’arrangera pas. Un peu moins prenante que la première, cette saison montre quelques signes de faiblesse également du côté de la réalisation avec des effets spéciaux qui laissent à désirer lors du face à face entre Jessica et le speedster Whizzer (Jay Klaitz). De plus, bien qu’on ne boude pas notre plaisir à retrouver David Tennant et son interprétation délurée de Kilgrave, nous ne sommes pas dupes et son retour n’est qu’un prétexte pour revoir le personnage et non pour réellement faire avancer l’histoire. Il aurait été bien plus intéressant d’utiliser le retour du cauchemar vivant de Jessica dans un flashback à l’époque où celui-ci la contrôlait. Dans l’ensemble, on note donc une baisse de régime général mais prise à part, la saison reste de qualité.

 

  • Des personnages secondaires développés 

Cette saison, chacun des personnages secondaires a droit à sa storyline. Commençons par Trish, qui est celle par qui les malheurs de Jessica arrivent cette saison. Le personnage souffre d’un développement qui ne permet aucun retour en arrière. Alors qu’on pensait que le personnage était un pilier pour Jessica, c’est au contraire à cause de son égocentrisme et sa jalousie que Trish causera la pire des souffrances à sa soi-disant « sœur ». En voulant sortir de l’ordinaire et être une super-héroïne (formant ainsi un parallèle avec Jessica qui l’est par définition mais qui refuse de l’être dans les faits), Trish replongera dans la drogue et entraînera Malcolm dans sa descente aux enfers. Malgré le fait que ses actes soient mauvais, on aurait pu excuser le personnage si ses intentions étaient bonnes, or il n’en est rien. « Hellcat is rising » certes, mais à quel prix (« Hellcat arrive » en français, en référence au nom de super-héroïne de Patricia Walker dans les comics Marvel, ndlr). L’amitié pourtant infaillible entre Jessica et Trish semble en être le prix à payer… Précédemment évoqué, Malcolm connaît lui aussi un passage à vide malgré sa fidélité et loyauté envers Jessica. Promu au rang d’associé, il quittera Alias Investigations pour aller chez son concurrent direct, et ce, suite à une trahison involontaire qu’il a commise envers Jessica, sous l’influence de Trish. Le personnage bénéficie toutefois d’un traitement plus approfondi qu’en saison 1 et gagne en intérêt. Autre protagoniste qui prend de l’importance cette saison : Jeri Hogarth, la redoutable avocate de la mythologie des Defenders, plutôt effacée jusque là. Ici, Jeri se découvre une maladie et on découvre davantage les failles d’un personnage, froid et fort en apparence, à l’instar de Jessica. Jeri n’en reste pas moins manipulatrice et elle gère elle-même ses problèmes, de la seule des façons qu’elle connaisse. Oscar est quant à lui le nouveau venu et clairement présenté comme le nouvel intérêt amoureux de Jessica. peut-être lui permettra-t-il de trouver la paix intérieure ?

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  • Une série résolument féministe

Ce n’est pas un hasard si la saison a été lancée le 8 mars, Journée Internationale des Femmes. Tout d’abord, les femmes sont en majorité dans la saison (Jessica, Trish, Jeri, Alisa, Deborah) comparé aux hommes (Malcolm et Oscar). De plus, elles ont du pouvoir : Jessica et sa mère physiquement parlant, Trish médiatiquement parlant et Jeri businessement parlant. Toutes indépendantes, ces héroïnes gèrent leurs problèmes elles-mêmes alors que la vie ne les épargne pas. Exception pour Trish, qui choisit ce qui lui arrive, étant seule responsable de ses actes mais qui semble cependant s’affranchir de son oppressante mère cette saison. Dans l’accident qui a coûté la vie de la famille Jones, seules la mère et la fille ont survécu et les voici désormais les « femmes les plus fortes » de la Terre comme le dit Alisa en fin de saison. Et c’est bien ce que sont Jessica, Alisa, Jeri ou même Trish : des survivantes. Chacune a ses failles et ses faiblesses mais toutes s’en servent pour avancer et se relever. Au final, elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes et prouvent qu’elles n’ont besoin de personne.

 

  • En conclusion

Points positifs :
– Krysten Ritter, qui offre une interprétation très juste du personnage torturé de Jessica Jones
– les messages forts délivrés dans cette saison
– la storyline du personnage de Jeri

Points négatifs :
– le développement psychologique du personnage de Trish Walker
– une saison relativement lente à démarrer

Une saison qualitative dans l’ensemble mais qui souffre de la comparaison avec la première tant elle en diffère. Cependant, Marvel’s Jessica Jones reste une excellente série avec une Krysten Ritter qui confirme son talent d’interprétation. Axée davantage sur le pathos et les sentiments, cette seconde saison manque peut-être d’un peu plus d’action pour faire un sans-faute. Note : 4/5.

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