Legends of Tomorrow : L’avis de la rédac’ sur la saison 1

Legends of Tomorrow est le pari risqué de l’année pour la CW. Créer une série réunissant certains personnages tirés des séries Arrow et The Flash, le tout autour de la thématique du voyage dans le temps, rien de plus bancal lorsque l’on voit à quelle vitesse la CW est capable de faire basculer une série au fort potentiel à un remake de Gossip Girl. Alors, pari réussi ?

  • Des personnages déjà familiers qui méritaient une place digne de ce nom

C’est clairement ce qui a poussé tout le monde à commencer la série, les personnages font la force de Legends of Tomorrow. Un des plus gros arguments de la série est le retour de Sara Lance incarnée par l’excellente Caity Lotz en tête d’affiche. En effet, la belle a été assassinée dans la série mère Arrow puis ressuscitée afin de prendre part à l’aventure. C’est une Sara égale à elle-même que nous retrouvons dans Legends of Tomorrow, et quel soulagement ! Sara Lance reste un des meilleurs personnages de l’univers et la retrouver aussi badass, torturée, intelligente et indépendante que dans nos souvenirs, ce n’est que du bonheur. C’est dans l’épisode « Fail-Safe » (01×05) que la série nous prouve qu’elle n’a pas laissé le passé complexe et intense de Sara aux oubliettes. Il est bon de pouvoir profiter d’un personnage qui tient la route sur la durée.
Sara n’est d’ailleurs pas la seule à nous revenir telle que nous la connaissions puisque nous retrouvons également Ray Palmer incarné par l’iconique Brandon Routh. Si le personnage pouvait parfois ne pas avoir sa place dans Arrow,  il est clair à présent que sa place est aux côtés de l’équipage de Legends of Tomorrow où le personnage peut enfin être exploité à sa juste valeur sans avoir l’air ridicule pour autant comme ce pouvait être le cas dans Arrow. Ray s’intègre parfaitement au reste du casting, la série nous laisse donc une chance de revoir notre jugement sur le personnage si jamais, comme beaucoup, nous avions jugé le personnage trop vite dans Arrow.
N’oublions pas les deux duos sortis tout droit de la série The Flash, à commencer par le duo Firestorm formé par Martin Stein (Victor Garber) et le petit nouveau Jefferson Jackson interprété par Franz Drameh. Si accepter Jefferson après le départ de Ronnie n’est pas une mince affaire, on se fait rapidement au duo Jax/Stein qui fonctionne très bien et rentre parfaitement dans le moule de la série. Pour continuer dans les duos dynamiques, nous retrouvons les deux escrocs Leonard Snart alias Captain Cold interprété par le merveilleux Wentworth Miller et Mick Rory incarné par Dominic Purcell. Ce duo faisait déjà sensation dans la série The Flash puisqu’il réunissait pour la première fois Wentworth et Dominic depuis la fin de Prison Break et c’est égaux à eux-même que nous les retrouvons dans Legends of Tomorrow. Snart est toujours aussi nonchalant et complexe tout en évoluant peu à peu sans pour autant perdre ce qui fait de lui un personnage hors du commun. Il en va de même pour Mick qui était pourtant le personnage le moins apprécié de la troupe. L’intrigue autour de lui est très bien menée et nous permet de nous intéresser à son personnage pour pouvoir enfin nous faire un avis sur lui ce qui n’était pas envisageable dans The Flash, dans laquelle Snart était clairement la tête pensante et Mick, sans arrêt mis de côté, sans que l’on puisse se faire une idée concrète à son sujet. Son personnage prend un véritable tournant dans le neuvième épisode de la saison, « Left Behind », lorsqu’on le découvre sous le masque de Chronos. Après cet épisode, le personnage est en constante remise en question.

legends-of-tomorrow-Progany DC's Legends of Tomorrow -- "The Magnificent Eight"-- Image LGN111a_0034.jpg -- Pictured (L-R): Victor Garber as Professor Martin Stein, Ciara Renee as Kendra Saunders/Hawkgirl and Franz Drameh as Jefferson "Jax" Jackson -- Photo: Dean Buscher/The CW -- © 2016 The CW Network, LLC. All Rights Reserved

  • De nouveaux personnages nécessaires… Ou pas.

Dans l’équipe nous retrouvons aussi des personnages intégrés uniquement pour la série ce qui est le cas des deux Hawk : Kendra Saunders et Carter Hall. Ces deux personnages pourtant centraux dans l’intrigue sont malheureusement la cinquième roue du carrosse. Ce sentiment est peut-être dû au fait que l’on est déjà familiarisé avec les autres membres de l’équipage avec lesquels nous avons déjà un certain passé, ce qui n’est pas le cas avec Kendra et Carter. Autre problème et pas des moindres, Carter disparaît assez rapidement de la série, assassiné par Savage, le méchant de la série (nous y reviendrons). S’il réapparaît plus tard, cela n’aide pourtant pas à s’y attacher d’avantage, le personnage reste vide et son absence n’était finalement pas dérangeante. Le peu de temps que lui ont accordé les scénaristes à l’écran ne nous permet pas d’avoir un quelconque sentiment pour Carter, bon ou mauvais. Par contre, Kendra, elle, est bien présente. Le manque de charisme et de talent de l’actrice (Ciara Renée) n’aide en rien à trouver le personnage supportable, encore moins attachant. Elle représente typiquement le genre de personnage faussement badass qui n’est en fait rien d’autre qu’une femme indécise qui se veut forte mais qui ne sait définitivement pas qui elle est et a besoin d’un homme dans sa vie pour être capable de prendre une décision.
La véritable découverte de la série reste évidemment celle du capitaine du vaisseau, Rip Hunter, interprété par l’acteur britannique Arthur Darvill qu’il est bon de retrouver dans une thématique similaire à celle de Doctor Who (difficile de ne pas faire le parallèle). Ce personnage est intense et s’il est l’un des rares à ne pas avoir de concrète évolution il n’en est pas moins intéressant, attachant et apporte un véritable caractère à la série. Difficile d’imaginer les Legends  sans lui qui est le pilier de l’équipe malgré le fait qu’il soit finalement moins un leader qu’un membre de l’équipage avec un but plus précis que les autres.

legends-of-tomorrow Kendra_Saunders

  • L’importance du relationnel dans une équipe

Comme démontré précédemment, chaque personnage reste unique et s’il existe des similarités, voir des affinités déjà bien intégrées pour certains d’entre eux, il était évident que l’équipage aurait au départ un mal fou à s’entendre et à former une seule et même voix. Leur Capitaine, Rip, que l’on découvre très vite comme étant un manipulateur de seconde zone, n’est pas vraiment qualifié pour cette tâche (est-il qualifié pour quelque chose finalement ?). C’est donc à chacun d’eux d’y mettre du sien pour que cela puisse fonctionner. Tandis que Sara et Kendra s’entre-aide afin que chacune trouve un équilibre dans « White Knights » (S01E04), Ray, l’éternel optimiste, tente de réveillé d’insoupçonnables émotions chez Mick dans le cinquième épisode de la saison, « Fail-Safe ». C’est doucement mais sûrement qu’une unité se forme au sein de l’équipe où chacun (ou presque) a son rôle à jouer.
Malheureusement, comme trop souvent ces derniers temps dans les séries, parfois le relationnel prend le pas sur l’intrigue. C’est le cas lorsque le couple Kendra/Ray se forme comme un cheveu sur la soupe. Leurs histoires de cœur ne sont définitivement pas intéressantes et surtout, il ne se passe rien entre eux, aucune alchimie, aucune complicité qui pourraient rendre leurs scènes à peu près supportables. Heureusement ce n’est pas le cas du couple Captain Canary (Sara/Snart) qui ne se forme jamais concrètement puisque le seul véritable baiser intervient lors de l’épisode 14 juste avant que Snart ne se sacrifie. On ressent une véritable douceur entre eux, une complicité bien présente sans pour autant en faire des tonnes ou que cela semble forcé. Leur relation est parfaitement gérée du début à sa tragique fin.

  • La thématique du voyage dans le temps

Legends of Tomorrow explore une thématique qui est de plus en plus courante et surtout qui est assez compliqué à gérer correctement : les voyages temporels. Déjà légèrement exploré dans The Flash, le voyage dans le temps est ici la thématique centrale de la série, et malheureusement comme il fallait s’y attendre, les incohérences sont nombreuses. Nombreuses oui, mais attention, en aucun cas très gênantes ! Le voyage dans le temps est souvent très compliqué à exploiter sans faille et, venant d’une série dérivée de The Flash et Arrow, nous nous attendions à ce que les failles soient justement présentes et si elles font parfois mouche, elles ne sont là que pour nous rappeler que la série est une série divertissante qui ne se veut pas forcément toujours sérieuse. C’est une série légère qui exploite ses capacités tout en n’hésitant pas à prendre quelques raccourcis scénaristiques au risque de paraître un peu simplette.

DC's Legends of Tomorrow -- "The Magnificent Eight"-- LGN111b_0048.jpg -- Pictured: Brandon Routh as Ray Palmer/Atom -- Photo: Dean Buscher/The CW -- © 2016 The CW Network, LLC. All Rights Reserved

  • L’équilibre entre le divertissement et la prise au sérieux

Contrairement à ce que l’on pourrait croire pour une série de super-héros, ce qui fait la crédibilité de celle-ci n’est pas nécessairement son héros, mais surtout le méchant qu’il affronte. En effet, impossible de prendre au sérieux un héros qui se bat contre un personnage qui ne tient pas la route et/ou qui ne ferait pas peur à une mouche. Heureusement pour Legends of Tomorrow, ce n’est pas le cas. Vandal Savage est un méchant que l’on prend au sérieux dès sa première apparition. Difficile de ne pas prendre au sérieux un personnage qui tue femmes et enfants dès le pilot de la série et qui ne démord jamais de son fanatisme, qui ne montre aucune faiblesse, aucun remord. Avec un personnage pareil, la série aurait pu devenir presque aussi sombre que Arrow à ses débuts, et pourtant ce n’est pas le cas. Legends of Tomorrow a su trouver un équilibre en incorporant Vandal Savage face à une équipe imparfaite qui fait parfois des erreurs et ne se prend pas toujours au sérieux. La série tourne souvent ses personnages au ridicule mais Legends of Tomorrow se veut divertissante et l’assume.

DC's Legends of Tomorrow -- "Pilot, Part 2" -- Image LGN102_20150917_0413b.jpg -- Pictured: Casper Crump as Vandal Savage -- Photo: Diyah Perah/The CW -- © 2015 The CW Network, LLC. All Rights Reserved.

  • En conclusion

Points positifs :
– Des personnages attachants et bien exploités plus la plupart
– La série se revendique divertissante et l’assume
– Les relations entre les membres de l’équipage
– Les duos Martin Stein/Jefferson Jackson et Leonard Snart/Mick Rory

Points négatifs :
– Hawkgirl et son interprète que l’on a plus envie de voir disparaître qu’autre chose
– Les incohérences malheureusement inévitables des voyages dans le temps
– Rip Hunter à beau être attachant, on se demande souvent s’il est vraiment utile à l’équipe

Note : 3/5. La série est agréable et divertissante, même si, concrètement on est loin d’avoir une série de haute qualité. La série se revendique simple et sans prise de tête et c’est clairement ce qu’elle est, le tout ajouté au talent du casting… Un pari réussi même si ce n’est pas la série de l’année.

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