Première série originale espagnole de Netflix, Las Chicas del Cable a fait son retour le 14 février dernier avec la première partie de son ultime saison. En effet, la saison 5 a été annoncée comme étant la dernière. La série nous raconte l’histoire de Lidia (Blanca Suarez) et de ses ami.es qui naviguent entre histoires de cœur, mystères et revendications politiques. Finalement, que vaut ce début de saison ?
Attention spoiler !
- Sept ans dans le futur
Si le temps n’a pas l’air d’avoir un réel effet sur nos héro.ïnes (aucun.e n’a pris une ride), cette nouvelle saison nous plonge dans un tout nouveau contexte politique et social. En effet, la saison 5 de Las Chicas del Cable plonge le spectateur en plein coeur de la guerre civile espagnole. Si à la fin de la saison 4 Lidia fuit le pays, c’est la fugue de Sofia (Denisse Peña), la fille d’Angeles dont elle a la responsabilité qui l’oblige à retourner à Madrid. Là-bas nous sommes immédiatement plongés dans un contexte répressif et la série ne lésine pas sur les occasions de le dénoncer.
La série a toujours été engagées, et même si elle a parfois été maladroite dans ses propos, c’est toujours quelque chose que nous avons apprécié. Avec cette saison Las Chicas del Cable monte au créneau. La série continue à défendre les minorités et dénonce la misogynie, évidemment, mais aussi l’homophobie et surtout la transphobie. Le show est un des rares à avoir intégré un personnage transgenre, et avait, par le passé, abordé le thème des thérapie de conversion. Dans une scène pleine de tension et dure, Oscar est malmené par un militaire qui découvre qu’il n’est pas cisgenre (personne qui se reconnait dans le genre qui lui a été assigné à la naissance). Ana Polvorosa, qui interprète Oscar depuis la saison 1 est époustouflante dans cette scène qui est définitivement une des plus percutante de la saison, et même de la série.
- Anciens et nouveaux ami.es
Cette nouvelle saison profite de ce bond dans le temps pour intégrer de nouveaux personnages. Tout d’abord, la version adulte de Sofia bien sûr, à qui nous aimerions nous attacher, mais le manque d’écriture autour d’elle nous en empêche. Nous la voyons assez peu, et la série tente beaucoup trop de faire un parallèle entre elle et sa mère. Malheureusement, nous ne retrouvons ni le charisme, ni la profondeur d’Angeles en Sofia. Elle n’est pas pour autant insupportable, et Denisse Peña, son interprète, fait visiblement de son mieux, mais ce n’est tout simplement pas suffisant.
Autre personnage inséré dans cette nouvelle saison, James Lancaster, un journaliste américain qui n’est rien d’autre qu’un cliché ambulant absolument insupportable. Interprété par Alex Hafner, le personnage reprend absolument tous les stéréotypes de l’homme américain pseudo charismatique. Il est beau, téméraire, arrogant, et excessif. Bonus : il parle même à moitié anglais, ça ne sert à rien, ce n’est pas naturel, bref c’est juste énervant. Tout comme Sofia, nous aimerions nous y attacher, mais c’est simplement impossible.
Heureusement nous pouvons nous appuyer sur les anciens personnages… Enfin en partie. En effet, si Lidia, Marga, Carlota et Oscar restent fidèles à eux-même, ce n’est pas le cas des autres personnages, principalement masculin. La saison 5 de Las Chicas del Cable ramène donc un personnage disparu depuis la fin de la saison 3 : Julio, le frère de Pablo (Nico Romero). Si nous nous attendions à le revoir à un moment donné, nous nous attendions sûrement pas à le revoir dans ce contexte. Il semble atterrir de nul part et sa présence dans le camp ennemi ne fait aucun sens. Nous avons tout de même hâte de voir la deuxième partie de cette saison 5 pour comprendre où veulent en venir les scénariste avec son retour… Si tant est qu’ils aient une idée précise.
Bien sûr, nous retrouvons également Carlos et Francisco, mais aucun de ces deux personnages n’aura eu le traitement qu’ils méritaient. D’abord, Francisco reste clairement en retrait lors de cette première partie. Sa présence est inutile au possible et même Yon Gonzales, son interprète, semble avoir jeter l’éponge. Son traitement est en total désaccord avec ce à quoi nous a habitué la série à son sujet. Pour rappel, Francisco n’a pas hésité à se faire tirer dessus et à mettre sa vie en jeu pour Lidia et ses proches en fin de saison 3. Cette soudaine mise en retrait ne fait pas sens et est frustrante sachant que pendant 4 saisons, une bonne partie de l’intrigue était dédié au triangle amoureux Francisco/Lidia/Carlos.
Il fallait s’y attendre, nous retrouvons également Carlos dans cette cinquième saison. Une fois encore, son engagement politique ne fait aucun sens. Pour faire simple, la série donne la sensation de nous donner toutes les raisons possibles de le détester pour que sa mort passe mieux auprès des fans. Pour autant, avec le recul, le traitement de son personnage est mitigé. Il semble à la fois cohérent et absolument absurde. Certes, le Carlos que nous connaissions n’aurait jamais eu le comportement et le développement dont il a souffert dans cette saison 5. Pourtant, nous comprenons grâce à quelques indices mais aussi grâce à la performance d’acting de Martiño Rivas que Carlos n’est plus que l’ombre de lui même et est brisé par le départ de Lidia avec sa fille. Comment pourrait-il être le même qu’il y a 7 ans ?
- Des intrigues décousues
Le synopsis de cette saison est simple, il faut retrouver Sofia et la ramener à New York. Malheureusement, si cela paraît simple, Las Chicas del Cable s’est empêtré dans de nombreuses storylines toutes aussi inintéressantes les unes que les autres. Tout devient prétexte à mettre des bâtons dans les roues de Lidia pour étirer l’intrigue tout au long de la saison. Nous perdons assez vite de l’intérêt pour la tournure que prennent les choses car tout devient évident.
L’écriture de cette première partie de saison est totalement décousue et tout semble n’avoir été écrit que pour atteindre un but : la toute dernière séquence de la partie 1 de la saison 5. A ce stade, la série devient presque risible tant cette fin est convenue. Le retour de Doña Carmen n’est rien d’autre que lourd. C’est trop gros pour être vrai, et même si la série n’a jamais été terre à terre, cette scène dépasse l’entendement en terme de coïncidence ridicule.
Pour autant, nous avons bien sûr envie de voir la suite. Comme expliqué plus haut, la série a toujours fait son possible pour défendre un point de vue social et politique, et la présence de Lidia dans une prison pour femme lors de la Guerre Civile peut apporter de très bonnes choses pour la suite. Il va juste falloir espérer que l’écriture sera plus travaillée et organisée.
Pour conclure, malgré quelques bons éléments, la première partie de la saison 5 de Las Chicas del Cable est loin d’être à la hauteur. De bonnes idées sont insérées mais exploitées n’importe comment. Bilan plutôt fade et décevant donc. Notre note : 2,5/5.