Las Chicas del cable : l’avis de la rédac’ sur la saison 2 !

Première série originale Netflix espagnole, Las Chicas del cable est revenue ce 25 décembre pour une deuxième saison. Avec une première saison plutôt correcte dont nous vous parlions en mai dernier, Las Chicas del cable avait surpris avec des audiences plutôt remarquables pour une série dont la promotion fut discrète en France. La série nous plonge à la fin des années 30 et nous raconte l’histoire de Lidia, une jeune femme déterminée à changer de vie. Pour cela, elle s’installe à Madrid et est embauchée par une entreprise de téléphonie moderne. Elle rencontre alors Carlota, Angeles et Marga qui partagent la même soif de liberté et d’indépendance.

Retour sur la deuxième saison de la série. Attention spoilers !

 

  • Une série militante…

Dès sa saison 1, Las Chicas del cable s’est positionnée comme une série féministe. Avec des protagonistes essentiellement féminines qui ont soif de changement et de modernité, nous n’en attendions pas moins de la seconde saison. Pari réussi, puisque la série dénonce une fois de plus les inégalités hommes/femmes sans pour autant tourner en rond. Nous suivons Lidia (Blanca Suárez) dans une toute nouvelle dynamique cette année puisqu’elle devra se faire une place à la tête de l’entreprise. Une épreuve difficile justement parce qu’elle est une femme dans un monde bâti par des hommes. La série va même encore plus loin dans cette saison 2, n’hésitant pas à prouver que si le monde met du temps à changer, ce n’est pas toujours la faute d’hommes machistes. Avec le personnage de Carmen Cinfuentes (Concha Velasco), Las Chicas del cable prouve que même les femmes peuvent refuser le progrès. Très attachées aux traditions, Carmen refuse que le monde change. Elle sera une antagoniste redoutable pour Lidia dans cette deuxième saison.

La série ne milite pas seulement contre les inégalités entre hommes et femmes, elle s’implique aussi énormément en ce qui concerne les droits LGBTQ+. Lors de la première saison nous avions déjà pu aborder le polyamour et même les relations entre deux femmes avec le personnage de Carlota (Ana Fernández). Le personnage s’affirme davantage lors de cette saison, bien que la relation à trois qu’elle entretenait avec Sara et Miguel passe au second plan pour se concentrer sur celle qu’elle vit avec Sara (Ana Polvorosa). D’ailleurs, cette dernière est bien plus développée dans la deuxième saison de la série avec notamment la révélation de sa trans-identité. Traité de façon un peu superficielle, le message reste honorable. Il n’est pas non plus traité à la légère et ne met pas de côté les souffrances que pouvaient et peuvent encore endurer les personnes qui ne rentrent malheureusement pas dans les normes imposées par la société.

Le point fort – et probablement ce qui fait le succès de Las Chicas del cable – est que chaque acte militant, chaque prise de position est un reflet de ce que nous pourrions voir dans une série se passant en 2018. La série se déroule à l’aube des années 30 et pourtant, des séries plus modernes prennent la décision de dénoncer sans relâche les même thématiques. Le débat est relancé sans cesse, et la série nous pose une question claire : La société a-t-elle évolué depuis cette époque ? Bien sûr, c’est un long débat par lequel un « oui » ou un « non » ne suffit pas.

  • … Qui n’apprend pas de ses erreurs

Déjà un problème dans la première saison, les facilités scénaristiques sont de mise lors de cette saison. Dès l’épisode 1 de la deuxième saison, The Choice, les incohérences sont bien présentes avec le meurtre d’un personnage important. Les quatre amies y mettront du leur pour cacher le corps, mais même sur le papier, difficile de croire que 4 femmes aient pu sortir un cadavre du haut d’un immeuble pour ensuite le mettre dans une voiture et finalement le faire disparaître sans se faire voir une seule fois. Il en va de même pour la scène d’évasion de Sara dans l’épisode 6, Loneliness, qui se déroule tellement bien et vite qu’elle paraît presque anecdotique (et ne devrait pas). La série trébuche parfois sur des séquences délicates. C’est aussi le cas dans l’épisode Innocence qui est le dernier de la saison. Carmen tente alors d’obliger Lidia à avorter. Dans une société où l’avortement est déjà un sujet sensible, difficile d’imaginer un personnage comme Carmen, très attachée aux traditions, obligeant quelqu’un à subir un avortement par la force. Carmen est un personnage affreusement égoïste et clairement dénué de gentillesse. Toutefois, cette séquence ne s’inscrit absolument pas dans la continuité de la série. Bref, la scène ne fonctionne pas malgré la prestation de Blanca Suárez (Lidia) qui fait un excellent travail lors de cette séquence (et plus généralement dans la saison complète).

Autre problème plus que récurrent dans Las Chicas del cable, les histoires d’amour ont une place de choix dans l’intrigue. C’est un parti pris qui plaît ou non et qui reste une marque de fabrique des séries espagnoles. Cependant, non seulement elles sont omniprésentes (aucune des protagonistes n’est célibataire ou n’a pas de love interest), mais elles tournent aussi en rond. Nous avons l’impression de revivre indéfiniment les mêmes scènes en ce qui concernent le triangle amoureux Carlos/Lidia/Francisco et le couple Marga/Pablo. Alors que Lidia a encore du mal à se décider au sujet de ses deux prétendants Carlos (Martiño Rivas) et Francisco (Yon González), Marga (Nadia de Santiago), elle, continue de repousser Pablo (Nico Romero) pour mieux lui courir après de façon plutôt aléatoire. Ces schémas bateaux ne déchaînent décidément pas les passions de la rédac’ mais auront tout de même leur public. Heureusement, Angeles (Maggie Civantos), de son côté, vivra une toute nouvelle histoire dans cette saison. De quoi donner une nouvelle vie au personnage qui se révèle vraiment cette année.

 

Pour conclure, Las Chicas del cable s’offre une deuxième saison qui confirme ses faiblesses mais assure aussi ses qualités. La série va loin, toujours plus loin, et nous fait rêver tout en soulevant des problématiques importantes et difficiles. Cette saison reste un cran au dessus de la première, tout cela mérite bien un 4/5.

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