La Casa de Papel : l’avis de la rédac’ sur la Partie 4 !

La série espagnole initialement diffusée sur Antena 3 puis achetée par Netflix est un véritable phénomène et est revenue il y a un peu plus d’une semaine pour sa quatrième partie. La Casa de Papel est un des plus gros hits de Netflix et est connue pour réussir à nous tenir en haleine du début à la fin. Que vaut cette quatrième partie ?

Attention spoilers !

  • Des facilités scénaristiques

La Casa de Papel, c’est avant tout une série divertissante qui ne cherche pas à être totalement crédible. Les facilités scénaristiques ont toujours été présentes dans la série, mais le travail d’écriture faisait en sorte qu’elles ne gênent pas trop la crédibilité du show. Nous ne sortions pas de l’intrigue pour autant, et, le temps d’un visionnage, nous y croyions, et c’est l’essentiel. C’était le cas jusqu’à la sortie de cette quatrième partie. Cette fois, ça ne passe pas. L’ensemble devient grotesque. Le manque de crédibilité pèse vraiment sur cette partie 4 qui, du coup, n’éveille jamais l’intérêt du spectateur. Jamais, puisque dès le départ, la série reprend sur une absurdité. En effet la partie 3 de La Casa de Papel nous laissait (comme d’habitude) sur un cliffhanger. Pas des moindres puisque Nairobi (Alba Flores) venait de se faire tirer dessus au sniper. L’épisode 1 de la partie 4 commence donc sur elle perdant des litres de sangs (sûrement plus que le corps humain ne peut en contenir mais passons). A ce stade, il est évident que même les meilleurs chirurgiens auraient eu du mal à la sauver. Pourtant, ses compagnons de braquage, improvisés chirurgiens, parviennent à la mettre hors de danger. Elle reste, certes, en mauvais état, mais son diagnostique vital n’est plus en jeu. Ce genre d’énormité arrive tout au long des 8 épisodes de la partie 4. C’est aussi le cas lorsque Gandia se fait tirer dessus par pas moins de 7 personnes et qu’il évite absolument toutes les balles. A ce stade, même les stormtroopers visent mieux.

  • Des personnages féminins mal-traités

Nous sommes en 2020, la thématique du féminisme est en vogue dans les séries. Mettre des personnages féminins en avant est de plus en plus répandu (même si ce n’est pas toujours bien fait), et des séries comme Big Little Lies, Vida, ou encore Euphoria sont de parfaits exemples de séries féministes et novatrices. Nous sommes donc en droit de penser que les mentalités évoluent peu à peu et que les représentations féminines commencent à avoir la place qu’elles méritent. Malheureusement, La Casa de Papel est là pour nous prouver qu’il y a encore du chemin à faire. La protagoniste de la série, Tokio (Ursula Corbero), est sans arrêt ramenée à son physique. Elle est même comparée à une voiture (une Maseratti d’ailleurs) puis comparée à une autre femme de la série, Monica (Esther Acebo), qui n’est tout de même pas « une Fiat 500 à côté d’elle ». Tokio parle de sexe et use de son physique en toutes circonstances. Toutes les occasions sont bonnes et si nous pourrions y voir là une façon de se réapproprier son corps, objectivé par les hommes, ce n’est tout simplement pas écrit correctement. C’est un échec, purement et simplement.

Tokio n’est pas la seule à faire les frais d’une écriture ratée. C’est aussi le cas de Nairobi. Définitivement un des meilleurs personnages de la série jusque là, le traitement de son personnage tout au long de la partie 4 nous a presque fait regretter qu’elle ne meurt pas sur le coup dès l’épisode 1. Inutile au possible dans les faits, la série ne fait que jouer avec le spectateur en mettant le personnage en danger de mort à chaque épisode. Non seulement c’est lassant, mais en plus, les scénaristes ont pris la décision de la tuer une bonne fois pour toute lors du sixième épisode. Une mort qui nous laisse amères, et qui n’est absolument pas digne du personnage… Heureusement, les funérailles de Nairobi sont touchantes et lui rendent un bel hommage.

Toujours concernant les personnages féminins, cette quatrième partie a intégré Manille (Belen Cuesta), une nouvelle tête aux côtés des braqueurs. Cousine de Denver, elle est également le premier personnage ouvertement transgenre de la série. En soit, Manille n’est pas un mauvais personnage. Elle est intéressante, charismatique et déjà attachante. C’est du coup dommage de la voir si peu exploitée à l’écran. La thématique de la transidentité est exploré de façon bancale, d’ailleurs l’actrice qui interprète Manille est cisgenre. Certain.es diront sûrement que c’est toujours mieux que de prendre un homme pour jouer une femme transgenre (comme beaucoup l’ont déjà fait notamment au cinéma), mais lorsque l’on voit qu’une série comme Veneno a été capable de réunir un casting largement composé de femmes transgenres, nous nous demandons tout de même quelle excuse est celle de La Casa de Papel.

Pour finir, il est important de souligner la légèreté avec laquelle la thématique du viol est traité dans la série. La Casa de Papel est connue pour avoir créé l’un des personnages les plus antipathiques de l’histoire : Arturo. Jusque là, le personnage se montrait clairement misogynes, menteur, manipulateur (déjà un très beau palmarès), mais cette partie 4 montre une nouvelle facette du personnage : il est accusé de viol après avoir drogué une des otages. Mis à part un scandale de 10 minutes, la série n’a pas l’air de prendre cet acte au sérieux. La série en parle peu, Arturo n’est jamais puni pour ses actes, bref, une fois encore, c’est très mal traité, et ce sont les femmes qui en font les frais.

  • Intérêt ?

Ce qui a grandement fait le succès de La Casa de Papel, c’est la facilité avec laquelle les épisodes s’enchaînent. Série plus que propice au binge-watching, son rythme nous a toujours laissé à bout de souffle. Une fois encore, sur cet aspect la partie 4 est décevante. Les épisodes sont longs, sans intérêt, certains ne servent complètement à rien et pourraient être coupés. Nous suivons normalement un braquage, mais les histoires de cœur des personnages prennent souvent le dessus sur l’intrigue de base. Certes, le côté humain est normalement un des atouts de La Casa de Papel, mais encore faut-il trouver un équilibre cohérent et, cette année, ce n’est pas le cas. Cette partie 4 est tout simplement pauvre scénaristiquement. Si nous comparons la fin de la partie 3 et la fin de la partie 4, seules deux choses ont évoluées : Nairobi est morte et Raquel (Lisboa) a été libérée pour rejoindre le braquage.

Seuls deux aspects sont à peu près sauvable dans cette saison. D’abord, le traitement de Rio et des syndromes post-traumatiques. Toujours traité de façon bancale (La Casa de Papel ne sait définitivement pas faire les choses parfaitement) le fait que Rio soit perdu et qu’il ne sache pas reprendre le cours normal de sa vie est tout à fait cohérent. Autre point abordé qui est très intéressant, la manipulation du Professeur (Alvaro Morte) sur l’opinion public. La voir changer en fonction des actes de la police et du Professeur est intéressant et totalement transposable à notre réalité. D’abord simple spectateur, nous avons forcément de la compassion pour les braqueurs, mais le fait de faire un véritable parallèle dans la série nous oblige à nous demander si, dans leur situation, dans notre réalité, nous aurions la même opinion.

Pour conclure, cette partie 4 de La Casa de Papel est décevante sur tous les points. Ce n’est absolument pas ce que nous attendions de la part de cette série qui avait jusque là réussi à nous garder scotché devant l’écran malgré quelques facilités scénaristiques. Toujours divertissante, la série avait trouvé un rythme et des storylines intéressantes. Définitivement pas à la hauteur, nous espérons que la cinquième partie du show retrouvera de son panache. Notre note : 2/5.

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1 commentaire

Quelsite

le 27 mai 2020 à 12h29

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Une partie 4 haute en couleur, avec des rebondissements comme on les attendait. Malgré que le thème, les personnages, les situations étaient casi-identiques dans les trois premières parties de cette série, j’ai été ravie de voir un peu de nouveautés dans cette suite ! je recommande vivement !