La Casa de Papel : l’avis de la rédac’ sur la deuxième partie de la saison !

Depuis ce vendredi 6 avril, la deuxième partie du phénomène La Casa de Papel est disponible sur Netflix. La série espagnole d’abord diffusée sur Antena 3 a connu un succès international lorsque la plateforme de streaming a acquis les droits. Nous vous parlions déjà en bien de la première partie de la saison ici, et nous avons visionné la conclusion du braquage mené par Le Professeur… Verdict ?

Attention spoilers ! Vous êtes prévenus.

 

  • Un scénario définitivement bien pensé

C’est ce que nous retiendrons principalement de La Casa de Papel : son écriture est précise et affutée. Dans la série, Le Professeur (Álvaro Morte) a pensé à toutes les possibilités et a passé des dizaines d’années à mettre en place son plan. Nous ne serions pas étonnés d’apprendre que les scénaristes ont passé des années à écrire cette série puisque tout relève du génie. Chaque détail compte, rien n’est laissé au hasard. Nous l’avions déjà soulevé dans notre première critique, mais alors que la qualité d’écriture de certaines séries s’effritent avec le temps, celle de La Casa de Papel reste intacte. C’est avec un constant talent que le créateur de la série, Álex Pina, a écrit les épisodes du show. Lorsque nous pensons ne plus être étonnés, que la voie est sans issue, la série se fait un malin plaisir de nous contredire. C’est le cas lorsque Tokio (Úrsula Corberó) est éjectée de la fabrique par Berlin, mais aussi lorsqu’elle trouve le moyen d’y rentrer à nouveau. En plus d’une écriture parfaite, la réalisation de ces scènes sont époustouflantes et laisseront sans aucun doute le spectateur bouche bée.

Si l’écriture est excellente, impossible toutefois de noter certaines facilités dans le scénario de la série. Comme le dit Le Professeur lui même : il a « beaucoup de chance ». Si le braquage est finalement une victoire c’est que Le Professeur doit beaucoup à la chance. Sans elle, il se serait probablement fait attraper bien plus tôt. Toutefois, si le plan s’avère réussi, certains membres de l’équipe perdront la vie, chose qui paraissait franchement inévitable à ce stade.

 

  • Deux visages

Cette deuxième partie de la saison se penche encore plus sérieusement sur le cas de la dualité morale. En effet, quelle est la bonne chose à faire ? Voler est un crime, tout comme la prise d’otage. Cependant, difficile de pencher du côté du CNI qui dirigera l’opération de façon violente et sanglante. Même Raquel (Itziar Ituño) finira par retourner sa veste, préférant finalement protéger Le Professeur afin de partir vivre aux Caraïbes avec lui. Jusqu’ici très attachée à ses principes et au respect de la loi, Raquel verra les choses sous un autre jour dans cette deuxième partie de la saison. Dans l’opération, les otages s’en sortent avec un sacré traumatisme, mais en vie. Du côté des braqueurs, trois morts sont à déplorer, dont un qui a perdu la vie car le CNI a refusé de lui venir en aide. Nous nous questionnons tout au long de la série sur la moralité des braqueurs mais aussi sur celle de la police qui n’hésite pas notamment à mentir au sujet de Berlin (Pedro Alonso) à l’opinion publique.

Le fait qu’Arturo (Enrique Arce), qui a fait beaucoup de mal à l’équipe notamment en ce qui concerne le personnage d’Oslo, sort de la fabrique en vie, prouve que les braqueurs ne sont pas là pour faire délibérément du mal aux otages, mais qu’ils sont là uniquement pour l’argent.

La dualité morale est surtout présente chez Berlin, probablement le personnage le plus étonnant et imprévisible de la série. Manipulateur, menteur, nous ne savons jamais de quel côté se situe vraiment Berlin… A part du sien. Du moins c’est ce qu’il prétend, puisque malgré toutes les manigances qu’il a pu faire, c’est lui qui se sacrifiera pour le reste de l’équipe. Ses motivations n’étaient donc pas personnelles contrairement à ce qui nous avait été montré tout au long de la série. Berlin, perçu comme le seul braqueur vraiment mauvais dans l’équipe, n’était finalement qu’un homme malade et torturé.

 

  • L’importance des relations humaines

La clé d’un scénario aussi réussi est aussi la profondeur de ce dernier. Si La Casa de Papel n’avait pas créée d’aussi belles relations, le spectateur aurait probablement raccroché depuis longtemps. Nous apprenons notamment que Le Professeur et Berlin sont en réalité frères, ce qui explique bien des choses. Bien sûr, nous avions des doutes, mais le fait que cela soit révélé dans les derniers instants de Berlin rend les choses bien plus fortes. En effet, Le Professeur a mis tout cela au point car son père a perdu la vie lors d’un braquage. Afin de lui rendre hommage, c’est son frère qui perdra la vie pour le protéger et aboutir le projet qu’ils avaient finalement en commun. Une fois encore, nous nous posons la question de la moralité de cette histoire qui semble finalement absurde.

Une des première règles de l’opération était de ne pas avoir de relations avec les autres membres de l’équipe, et nous savions dès le début que cette consigne allait vite tomber à l’eau. D’abord, Rio (Miguel Herrán) et Tokio finissent effectivement par vivre le grand amour puisque dans cette deuxième partie de la saison, la jeune femme décide d’assumer entièrement ses sentiments à l’égard de son prétendant. Ensuite, pire encore qu’un membre de l’équipe, c’est de Raquel, l’inspectrice en charge de l’enquête du braquage, que Le Professeur va éperdument tomber amoureux. Si nous nous posions la questions dans les premiers épisodes concernant son honnêteté, il est cette fois certain que ses sentiments sont vrais. Il qualifie même cette relation de « seule faille dans un plan parfait ».

Selon nous, la véritable faille réside en le fait que tout cela se déroule sur un peu moins d’une semaine. Raquel est pourtant prête à tout laisser tomber, tout perdre pour cet homme qui lui a pourtant menti sur toute la ligne. Il en va de même pour Monica (Esther Acebo) qui est prête à tout pour Denver (Jaime Lorente). Pourtant, il hésitait à la tuer quelques jours auparavant. Toutefois, la notion de temps est forcément perçue différemment dans l’action. Il est indiqué à de nombreuses reprises que les personnages dorment peu, et que le temps a l’air plus long. De plus, le personnage d’Alison Parker nous apprend que cette expérience, bien qu’elle soit brève sur le papier, l’a énormément changée. En effet, cela l’a aidée à voir la vie sous un nouveau jour. Elle annonce qu’elle ne se fera plus jamais marcher dessus par les autres. Malgré cela et le fait que nous adorons les deux couples et leur dynamiques, difficile de ne pas penser que ces storylines sont légèrement bancales.

Impossible de parler de relations humaines sans mentionner celle de Denver et Moscou. Père et fils ont une relation fusionnelle, qui évolue et grandit au fur et à mesure de la série. Moscou est d’ailleurs une figure paternelle pleine de sagesse, et ce pour plusieurs membres de l’équipe. Il représente la force calme et, c’est d’ailleurs lorsqu’il meurt que le rythme de la série s’accélère pour ne plus s’arrêter avant le générique final.

La Casa de Papel est une série d’exception, une merveilleuse surprise qui succombe toutefois aux facilités scénaristiques. Toutefois, elles ne dérangent jamais le spectateur et c’est avec un rythme haletant et avec des personnages charismatiques, forts et intéressants que la série se positionne comme une des meilleures de l’année. Notre note 4.5/5.

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