His Dark Materials (À la croisée des mondes) : l’avis de la rédac’ sur la saison 1 !

Adaptée des livres de Philip Pullman publiés en France entre 1998 et 2001, la série britannique His Dark Materials (À la croisée des mondes en version française) a été diffusée à partir du 3 novembre dernier sur BBC One au Royaume-Uni, du 4 novembre sur HBO aux États-Unis et du 5 novembre sur OCS en France. Elle s’est achevée cette semaine après 8 épisodes. His Dark Materials suit Lyra, incarnée par Dafne Keen, une jeune fille qui va se mettre à la recherche d’enfants kidnappés (dont son ami Roger). Son périple va alors la mener à croiser des ours en armure ou encore des sorcières, elle devra également se servir d’un aléthiomètre lui permettant de connaître la réponse à ses questions.
Alors, qu’avons-nous pensé de cette première saison de His Dark Materials ?

Attention : cette critique contient des spoilers.

  • Une adaptation qui prend des libertés

Les huit épisodes qui composent cette première saison de His Dark Materials retracent globalement les événements se déroulant dans le tome 1 de la trilogie, Les Royaumes du Nord, et le fait qu’une deuxième saison soit d’ores et déjà en développement nous indique donc qu’elle retracera les événements du deuxième tome, La Tour des Anges. Dès le premier épisode, nous constatons que des libertés sont prises dans la série et que l’adaptation ne sera pas à 100% fidèle aux livres. Cependant, ce n’est pas forcément une mauvaise chose, puisque incorporer une scène du premier tome de la Trilogie de la Poussière (trilogie écrite par Philip Pullman dans le même univers et dont le premier tome, La Belle Sauvage, est disponible en France depuis fin 2017 et le deuxième tome est sorti il y a trois mois au Royaume-Uni) en nous dévoilant immédiatement que Lord Asriel (James McAvoy) est le père de Lyra (Dafne Keen) nous permet de nous plonger dans l’histoire assez rapidement.

Cette prise de liberté permet de faire des choix scénaristiques intéressants mais qui ne plairont pas à tous, notamment le fait d’intégrer Lord Boreal (Ariyon Bakare) plus tôt à l’histoire puisqu’il n’est que nommé dans le premier tome et prend en importance dans le tome 2 pour devenir l’antagoniste principal, ou encore le personnage de Will (Amir Wilson) qui n’arrive dans l’histoire qu’au tome 2 également. De même, Mrs. Coulter (Ruth Wilson) est bien plus présente dans la série que dans l’histoire originelle, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Elle parait par ailleurs plus empathique que dans les livres – du moins par moment. De plus, on notera des détails qui diffèrent également, comme la forme de l’aléthiomètre qui passe de rond à carré ou encore la fusion de deux personnages : Billy et Tony – Billy est présent dans la série avec un Daemon portant le nom de celui de Tony dans le livre.

Il est toutefois appréciable de voir que la fin de la saison soit en accord avec l’histoire d’origine, après la déception qu’a été le film La Boussole d’Or sorti en 2007 avec Dakota Blue Richards, Nicole Kidman et Daniel Craig dans les rôles titres. La fin du film avait d’ailleurs suscité de nombreuses critiques négatives de la part de la presse et des fans de la saga, puisque la mort de Roger (Lewin Lloyd) était nécessaire pour la suite.

  • Des Daemons trop discrets

Parce que la série n’est pas parfaite, elle pêche sur un élément pourtant au centre de l’intrigue : les Daemons. En effet, ceux-ci sont extrêmement importants puisque des expériences consistant à séparer les enfants de leurs Daemons sont faites tout au long de cette saison. Et pourtant, on ne les voit presque pas – à l’exception peut-être de Pantalaimon et le singe doré de Mrs. Coulter. Même le léopard des neiges d’Asriel est aux abonnés absents ! On sait pourtant qu’ils sont essentiels pour survivre puisque les humains ont un lien extrêmement particulier avec eux. En revanche, on notera la qualité des effets spéciaux les concernant, notamment lorsque les Daemons non-définitifs se transforment. C’est d’autant plus dommage que l’histoire est justement centrée sur les Daemons et comment vivre avec ou sans eux. Un exemple très concret est celui des plans larges où on peut voir de nombreux personnages : leurs Daemons sont tout simplement invisibles.

On remarque donc que, même si la BBC a eu un très gros budget pour la chaîne, il n’en reste pas moins insuffisant pour mettre en place ce genre d’effets spéciaux. Heureusement, pour la saison 2, HBO – qui n’a été que diffuseur pour la première saison – se joint à la BBC pour produire la série et donc investir de l’argent dans cette production qui promet encore de belles choses pour la suite. On espère donc forcément que cette lacune sera comblée l’année prochaine… Ce n’est d’ailleurs pas le seul poste de dépenses sur lequel la production a dû économiser, puisqu’elle a réussi à mettre en place des stratagèmes plutôt intelligents.

  • Des mises en scène intelligentes

Dans les livres de Philip Pullman, l’histoire tourne entièrement autour de Lyra et nous ne savons pas ce qui se trame en son absence. Ici, la production s’est heurté à un problème que nombre de séries ont : le temps de tournage des enfants ne peut pas être le même que celui des adultes. Il a donc dû trouver un moyen pour contourner cette règle pour Dafne Keen. Et c’est ainsi que l’équipe artistique de His Dark Materials a décidé de ne pas faire tourner l’histoire uniquement autour de Lyra mais de tous les personnages, quitte à parfois casser un peu le rythme de l’épisode. L’histoire avance donc légèrement différemment que dans l’œuvre originelle. En effet, Lyra avance totalement à l’aveugle dans le premier tome, contrairement à la série où elle semble comme guidée par les indices et les autres personnages. C’est un choix très intelligent pour faire avancer l’intrigue à un rythme moins lent qui aurait pu lasser les téléspectateurs.

Un autre point de mise en scène intelligemment pensée est celui des combats avec les ours en armures. Ces derniers sont très importants dans les livres et les combats sont tout simplement épiques. Seulement, dans la série, il était budgétairement impossible de les montrer autant que prévu. Et c’est là qu’intervient le génie des réalisateurs : ces scènes se centraient davantage sur Lyra et sa peur. À travers ses expressions faciales, on peut percevoir la puissance des combats qu’on entend en fond sonore.

Cette première saison de His Dark Materials est sans aucun doute une réussite : une écriture aboutie, un casting impeccable, un univers maîtrisé. C’est avec une grande impatience que nous attendons donc la deuxième saison de la série. Notre note : 4.75/5.

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