Here and Now : l’avis de la rédac’ sur la saison 1 !

Le 15 Avril dernier, s’est achevée la première saison de la nouvelle série d’Alan Ball, Here and Now, qui met en scène une famille dysfonctionnelle, portée par de jeunes nouveaux acteurs et les oscarisés Tim Robbins et Holly Hunter.

Le pilote nous avait laissés avec beaucoup de doutes sur l’intérêt d’une telle série, à la limite du fantastique.

Qu’en est-il après cette première saison ?

Synopsis : Un professeur de philosophie, sa femme avocate, leurs trois enfants adoptifs (de Somalie, du Vietnam et de Colombie) et leur enfant biologique semblent mener la vie parfaite de la famille progressiste américaine. En réalité, ils connaissent des temps difficiles, car l’un des enfants commence à voir des choses que personne d’autre ne voit. Est-il mentalement malade ? Ou bien est-ce autre chose ?

  • Long au démarrage

Les doutes que nous avions soulevés lors du pilote se sont confirmés sur plusieurs épisodes. En effet, sur les quelques 10 épisodes qui constituent cette première saison, les 4 premiers sont consacrés au développement des personnages principaux, et même les plus secondaires. C’est long, et parfois très long, car les épisodes durent plus ou moins une heure, et ces développements se font souvent au détriment de l’intrigue et de son avancée. Ainsi, les premiers épisodes sont relativement plats, et pas judicieusement répartis dans la saison. En début de série, il est plus abordable pour les spectateurs d’être accroché dès les premiers épisodes. Ce qui est ici particulièrement difficile.

Malheureusement, le déroulé de la saison ne parvient pas à relever ce rythme parfois beaucoup trop lent. Chaque épisode se termine néanmoins par un cliffhanger pour le moins inattendu, qui pousse à continuer et à prendre son mal en patience.Les épisodes 6 et 10 sont de loin les plus intéressants, car ils nous laissent avec quelques réponses… mais également d’autres nombreuses questions pour l’instant sans réponse !

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il nous faudra du temps pour nous attacher à la famille Boatwright, certainement plus que dans des séries plus consensuelles de type This Is Us, Parenthood, ou même la précédente série d’Alan Ball, Six Feet Under.

  • Du mystère, des réponses et…beaucoup de questions !

Here and Now s’avère plutôt réussie dans cette incursion discrète dans le milieu fantastique, on insufflant ce qu’il faut de mystère et de questionnements. Beaucoup d’arcs narratifs s’entrecroisent, et tournent plus ou moins tous autour du personnage de Ramon et du signe 11:11 qu’il voit à de nombreuses reprises. Aidé de son psy, il va tenter de comprendre le mystère qui entoure ce signe, et pourquoi il est le seul à en avoir la vision au sein de sa famille.

Il va de soi que c’est quasiment le seul élément de suspens que nous propose cette première saison, suspens que les scénaristes peinent à instaurer.

La saison se termine sur un cliffhanger pour le moins inattendu (sur lequel nous ne reviendrons pas pour ne pas spoiler), mais qui nous laisse avec encore plus de questions que nous n’en avions, un peu à la manière de LOST.

Cependant, cette fin de saison intervient un peu comme un cheveu sur la soupe et vient effacer sans subtilité le peu d’intrigues secondaires qui nous étaient présentées, et apparaît d’autant plus vaine que l’on sait désormais qu’il n’y aura pas de saison 2 pour développer les éléments nouveaux…

Ball a pris un énorme risque en prenant le parti d’un final aussi ouvert et laissant autant de questions, car les audiences de la série n’ayant jamais décollé, il était très probable que celle-ci serait annulée à l’issue de cette première saison…

  • Dissection de la société américaine

Chaque personnage (enfants comme parents) a un arc narratif propre, plus ou moins passionnant, permettant de rendre compte de situations sociétales, parfois assez caricaturales, comme le racisme, l’adoption, la religion, etc. On a connu Alan Ball plus inspiré et plus fin dans les portraits de société, qu’il avait si bien dressés dans Six Feet Under.

La réflexion qu’il propose néanmoins sur l’adoption à travers les enfants du couple Hunter/Robbins est très intéressante et propose une vision rarement vue à la télévision.

Tous ces aspects de société donnent quand même une impression de caricature et de traits un peu trop forcés pour vraiment nous surprendre.

L’originalité vient avant tout du personnage du fils du psychiatre de Ramon, qui est un jeune homme « genderfluid » et musulman, un portrait inédit à la télévision et dont le traitement est intéressant.

Conclusion : La série, annulée fin Avril par HBO suite aux audiences catastrophiques, nous laisse avec un sentiment de grande frustration, à plusieurs niveaux. Première, le fait de voir Alan Ball livrer une série aux premiers abords peu captivantes, et n’évitant pas l’écueil des clichés. Aussi, de savoir que la série est déjà annulée, et que nous n’aurons jamais les réponses aux nombreuses questions laissées par cette première (et unique) salve de 10 épisodes. Il semble évident que Alan Ball a voulu prendre son temps pour développer son intrigue, en en posant lentement les bases. Trop, peut-être. Reste le plaisir de revoir Tim Robbins et Holly Hunter sur nos écrans. 3/5

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1 commentaire

Billy

le 12 mai 2018 à 9h35

Pour moi ça été une belle découverte et surement l’une de mes nouvelles séries favorite .

J’ai vraiment apprécié toute cette palette de personnages et même si ils n’ont pas tous été exploités comme je l’aurais voulu de ce côté là je suis assez content . J’aime les séries qui prennent le temps de développer les intrigues vue qu’aujourd’hui tout va extrêmement vite dans ce monde télévisuel ou le succès doit être présent dès le 1 er épisode.

C’est vrai que c’est une série un peu complexe et qu’il faille accrocher assez rapidement mais moi ça été le cas dès les premières minutes ou je n’ai pas vue le temps passer par la suite .

Il y avait beaucoup de chose à développé et c’est bien dommage de ne pas avoir de saison 2 c’est d’ailleurs mon regret télévisuel de l’année .