GLOW : l’avis de la rédac’ sur la saison 1 !

Disponible depuis le 23 juin 2017 sur Netflix, la première saison de GLOW était une des nouveautés les plus attendues. Créée par Liz Flahive, déjà à l’origine de Homeland et Nurse Jackie, et Carly Mensch, productrice sur Orange Is The New Black et Weeds, GLOW se déroule dans les années 1980 et met en scène Ruth (Alison Brie), une jeune actrice au chômage qui a du mal à trouver du travail, et surtout ne se retrouve dans aucun rôle, cantonnée à jouer des secrétaires d’hommes puissants. Après un appel de son agent, elle se retrouve entourée d’autres jeunes femmes -actrices, mannequins, danseuses, cascadeuses- pour passer un casting et devenir catcheuse. Elle mettra alors tout en oeuvre pour que l’émission GLOW –Gorgeous Ladies of Wrestling– fonctionne.

 

  • Le catch féminin : un thème inédit en série

Pour être clair dès le début, le thème du catch féminin n’est pas seulement une excuse pour mettre en exergue des femmes et leurs petites histoires privées. Le catch est réellement l’élément principal de la série, les petites histoires personnelles de ces femmes ne sont racontées que si elles ont un impact réel et intéressant sur le sujet principal. Nous sommes donc loin de Grey’s Anatomy, qui se veut être une série médicale mais qui s’attarde plus sur les sentiments des internes qu’autre chose. À noter également que GLOW: Georgeous Ladies of Wrestling est une émission ayant réellement existé, puisque les 105 épisodes du show ont été diffusés à la télévision américaine entre 1986 et 1989, ce qui accentue l’effet réaliste de la série.

GLOW jouit d’une idée encore jamais vue en série. Nous assistons ici à la naissance du catch féminin télévisé. À l’époque, les matchs étaient presque exclusivement masculins. En presque quarante ans, le catch a bien évolué, puisque, aujourd’hui, les femmes exercent ce sport dans les mêmes conditions que les hommes et bénéficient d’autant de temps de match et de parole. De plus, elles sont de plus en plus nombreuses à assumer leur passion pour le catch et n’ont plus honte d’afficher leur véritable nom sur les réseaux sociaux et de parler de leur vraie vie. Seulement voilà, en 1980, les jeunes femmes étaient recrutées pour être jolies et surtout caricaturales. En effet, on y retrouve par exemple la jolie blonde américaine, l’asiatique ou encore l’indienne, mais aussi des personnages créés pour le show faisant écho à l’actualité de l’époque, comme la russe face à l’américaine ou bien le Ku Klux Klan face aux personnes de couleurs.

 

  • Une série qui prône le Girl Power

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : parmi les rôles principaux, quatorze sont tenus par des femmes, contre deux par des hommes. En effet, seuls deux hommes ont régulièrement du temps à l’écran dans GLOW. Sam (Marc Maron) est le personnage grâce à qui l’émission prend petit à petit vie, puisqu’il est le réalisateur du projet, accompagné du producteur Bash (Chris Lowell), moitié moins présent tout de même. Un autre homme, Keith (Bashir Salahuddin), est également présent, mais très en retrait. Le but premier de la série est de mettre en avant les femmes, et ça marche à merveille !

Ruth ne compte littéralement que sur elle-même pour avancer dans la vie, allant même jusqu’à jouer volontairement le dialogue masculin lors de son audition dans la scène d’ouverture du pilote, afin de prouver qu’une femme pouvait également faire l’affaire (malheureusement cette action sera sans effet). Quant à Debbie (Betty Gilpin), elle est certainement celle qui a le plus évolué tout au long de la saison. Meilleure amie de Ruth jusqu’à ce que cette dernière couche avec son mari (Rich Sommer), Debbie aura des réactions très réalistes et même touchantes. Dans cette saison, elle ne pardonnera toujours pas à Ruth pour son acte, même si elle arrivera finalement à travailler avec elle. Alors qu’elle ne voyait pas sa vie sans son mari près d’elle, Debbie essayera alors de recoller les morceaux avec son mari, mais c’est dans le dernier épisode qu’elle s’émancipe complètement, montant finalement sur le ring en lui disant que si c’était trop humiliant pour lui, il pouvait partir. C’est particulièrement cette scène qui transmet un message fort : une femme n’a pas forcément besoin d’homme dans sa vie pour réussir et faire ce qu’elle aime, elle peut être indépendante.

 

  • Un côté décalé assumé

C’est quelque chose que nous voyons dès la bande-annonce, GLOW est une série complètement kitsh, mais les showrunners l’assument parfaitement ! Tout est très bien maîtrisé, on y retrouve des paillettes, des justaucorps aux couleurs vives, des coiffures au brushing très volumineux et une bande originale incroyable. Avec un format de 35 minutes, inhabituel pour ce genre de série, GLOW est un concentré de stéréotypes totalement barrés. Le côté très outsiders des personnages est un atout incroyable pour la série, puisqu’il s’agit de personnages rarement mis en avant à la télévision, et voir ces femmes prendre confiance en elles progressivement est un plaisir pour les yeux. Si le téléspectateur peut trouver le catch ridicule au premier abord, il comprend très rapidement qu’il s’agit d’un vrai sport et d’un spectacle très travaillé.

Malgré l’aspect kitsh de la série, il est tout de même à noter que la série traite très bien le catch féminin et ne le ridiculise à aucun moment. Certaines scènes sont évidemment maladroites (on pensera notamment au Ku Klux Klan), mais sont indispensables quand on pense au contexte de la société des années 1980 et de la place du catch féminin et des femmes en général dans celle-ci. Même les néophytes peuvent s’y retrouver et prendre plaisir à regarder GLOW, la série allant à son rythme, mais surtout au rythme des téléspectateurs.

 

En conclusion, cette première saison de GLOW est une jolie réussite -sûrement une des plus belles de l’année- et est pleine de bonnes intentions en prônant un message important : on en redemande ! Espérons que Netflix, après The Get Down et Sense8, n’annule pas cette série, forte en potentiel… Notre note : 5/5.

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