Game of Thrones : L’avis de la rédac’ sur la saison 8 !

Game of Thrones est la série télévisée, voire l’oeuvre de culture pop, des années 2010. Diffusée depuis avril 2011 sur HBO aux États-Unis et OCS en France, la saga de George R.R. Martin adaptée au petit écran s’est achevée aujourd’hui après une ultime saison, brève mais intense.
Qu’en est-il de cette dernière saison qui divise au point de rassembler plus d’un million de signatures autour d’une pétition demandant à la refaire avec des auteurs « compétents » ?

*ATTENTION, SPOILERS*

Des raccourcis gâchant la narration

Comme diraient les rappeurs Big Flo et Oli : ça va trop vite. Six épisodes, bien qu’ils durent légèrement plus qu’auparavant, ne suffisent pas à dérouler naturellement les intrigues de l’histoire. La saison 7 laissait il y a deux ans les téléspectateurs au climax de la série : la guerre contre les morts approchait, l’hiver arrivait et Cersei Lannister, siégeant sur le trône de fer, se préparait déjà pour mener la bataille contre Daenerys Targaryen et ses dragons. Autant d’obstacles à franchir en si peu d’épisodes semble être un pari risqué qu’ont voulu se lancer les créateurs et scénaristes David Benioff et D.B. Weiss. L’enchaînement accéléré des actions, entrecoupé de courtes scènes de dialogue et de déambulations solennelles, fait perdre la force de Game of Thrones. Le développement des personnages, que l’on a suivi et vu évoluer depuis presque dix ans, semble soudain bâclé. Dans cette dernière saison, tous et toutes semblent prendre des décisions irrationnelles ou incohérentes par rapport aux saisons précédentes. Daenarys, ayant toujours défendu les femmes et les enfants, brûle de sang froid Port-Réal et ses habitants, Jaime Lannister qui durant sept saisons gagne en sagesse, sur un coup de tête abandonne Brienne de Torth pour retourner auprès de sa soeur jumelle… Tous ces retournements de situation auraient pu gagner en crédibilité s’ils n’avaient pas été amenés aussi brutalement. En hachant l’histoire, les émotions que peuvent ressentir les téléspectateurs sont inhibées. Bien que certaines scènes comme celle d’Arya dans la bibliothèque entourée de marcheurs blancs (épisode 3) ou encore le combat des frères Clegane (épisode 5) puissent angoisser et capter les téléspectateurs, aucune scène de la saison 8 n’est comparable aux Noces Pourpres (épisode 9, saison 3).

De même, tout au long de Game of Thrones, les personnages mettent des épisodes à se rendre d’un point à un autre du royaume dû au vaste territoire de Westeros. La saison 8 est remplie d’ellipses et de sauts dans le temps pouvant perturber la narration et rompre avec le rythme habituel de la série. On aurait aimé en voir plus : contempler Bran Stark utiliser son pouvoir de corneille à trois yeux et être davantage auprès des personnages que de l’histoire dans sa globalité.

Des dialogues peu riches

Dans les saisons précédentes, les scénaristes avaient habitué les téléspectateurs aux leçons de philosophie politique, morale ou encore d’éthique, totalement absentes ou presque des six derniers épisodes de Game of Thrones. Certes, la guerre ne se prête pas forcément au bavardage, néanmoins il est difficile de découvrir de nouvelles punchlines fortes ou de beaux discours comme le « tu ne sais rien, Jon Snow » d’Igritte ou encore les paroles de Tyrion Lannister dans l’épisode 9 de la saison 2 : « Ne vous battez pas pour votre roi, ne vous battez pas pour ses royaumes, ne vous battez pas pour votre honneur, ne vous battez pas pour la gloire… C’est votre ville. S’il entre, ce seront vos maisons qu’il brûlera, votre or qu’il volera et vos femmes qu’il violera. » Au contraire, les scénaristes font parfois références à ces phrases cultes passées comme lorsque Mélisandre et Arya se retrouvent lors de la Longue Nuit (épisode 3, saison 8) où la sorcière dit à la benjamine des Stark : « Que dit-on au Dieu de la Mort ? » et qu’Arya lui répond : « pas aujourd’hui. « Ce dialogue renvoie à la réplique du maître d’armes Syrio Forel (épisode 6, saison 1) : « Il n’y a qu’un seul Dieu et son nom est la Mort. Et il n’y qu’une seule chose que l’on dit à la Mort : pas aujourd’hui. »

Des images magnifiques et une conclusion pas si décevante

Mise à part la Longue Nuit (épisode 3) -si sombre la plupart du temps que même en réglant son téléviseur avec la luminosité au maximum et se plongeant dans le noir total, il était nécessaire de plisser les yeux pour voir ce qu’il se passait-, on ne peut pas nier la beauté de certains plans. Les séquences d’apparitions de Drogon surgissant derrière la mère des dragons, telle une ombre prenant vie, sont majestueuses.

Malgré une fin de saison en avance rapide, il faut reconnaitre les interprétations des personnages. Même si on n’approuve pas l’évolution de Daenarys, les expressions et le jeu d’Emilia Clarke lors de l’exécution de Missandei ou au moment de son passage abrupte vers la folie sont très prenante. Aussi, Peter Dinklage offre un Tyrion touchant prenant des allures de grand sage lors de l’épisode final.

Ayant flirté avec la facilité en faisant de Daenarys une mad queen, les scénaristes ont eu le mérite d’en surprendre plus d’un en finissant Game of Thrones avec comme roi des Six Royaumes Bran le Brisé. On retiendra les touches d’humour et de légèreté parsemées au fil de la saison à travers les répliques de Tormund ou lors de la réunion des lords pour désigner un roi (épisode 6) où la démocratie n’ayant pas sa place dans un monde comme celui de Game of Thrones est moquée.

En faisant le bilan de cette saison 8, nous faisons également celui de la série événement ayant marquée l’histoire de la télévision. Si au bout de deux ans d’attente Game of Thrones nous a déçu et habitué à mieux, nous avons quand même suivi en live ces six derniers épisodes et sommes restés en haleine jusqu’à la dernière minute du finale. Peut-être, pourrons-nous espérer un jour pouvoir suivre les aventures d’Arya l’exploratrice ? Qui sait. Notre note : 3/5

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