Frontier : l’avis de la rédac sur la saison 1

La saison de Frontier est disponible depuis le 20 janvier sur la plateforme de streaming Netflix, après avoir été diffusée sur la chaîne Discovery au Canada. Le 25 octobre 2016, la série était renouvelée pour une seconde saison. Cette première saison qui met en scène le retour de Jason Momoa sur le petit écran dans une série historique vaut-elle le coup d’œil ?

  • Une plongée en 1700 au cœur du commerce des fourrures

Pour commencer cette critique, une petite présentation rapide s’impose. Frontier est une série d’action et d’aventure américano-canadienne créée par Brad Peyton, Rob Blackie et Peter Blackie, co pro-duite par Discovery Channel Canada qui en est la chaîne d’origine, et Netflix. La série a d’abord été diffusée en novembre 2016 au Canada, puis en janvier 2017 sur Netflix.

L’action se déroule en Amérique du Nord à la fin des années 1700 et traite du commerce des fourrures, de la lutte violente et chaotique pour la prise de pouvoir et le contrôle des richesses dans cette région du globe encore peu établie à cette époque. Racontée au travers de plusieurs intrigues et plusieurs perspectives, la série mêle violence, romance, richesse culturelle et relations sensibles entre les tribus d’indiens d’Amériques et les Européens venus prendre possessions de leurs terres et de leurs richesses.

La série suit donc les aventures de Declan Harp (incarné par Jason Momoa), un hors la loi mi-Irlandais, mi-Cris (tribu indienne d’Amérique du Nord). Devenue une sorte de légende, il milite pour briser le monopole de l’Hudson’s Bay Company sur le commerce de la fourrure au Canada. Il va se retrouver aidé de Michael Smyth (incarné par Landon Liboiron), embarqué dans cette histoire malgré lui lorsqu’en essayant de voler un baril de poudre pour ensuite le revendre, il se fait attraper et arrêter. La jeune femme dont il est amoureux, Clenna Dolan (incarnée par Lyla Porter-Follows) est emprisonnée et sert de moyen de pression pour qu’il rejoigne Harp et tente de le ramener à l’Hudon’s Bay Compagny.
En parallèle, le Capitaine Chesterfield (Evan Jonigkeit) et Grace Emberly (Zoe Boyle), la propriétaire de la taverne et alliée de Harp, vont tenter un coup double en détournant des peaux et des fourrures à la Compagny pour reprendre le pouvoir sur Lord Benton (Alun Armstrong), qui a plus d’un tour dans son sac.

La réalisation de Ken Girotti, Brad Peyton, Kelly Makin et John Vatcher est classique mais très propre et permet de découvrir l’Amérique du Nord sauvage à travers les yeux des colons et des natifs américains, les costumes et les décors permettent une plongée totale au 18ème siècle. Une mention spéciale au générique, qui n’est pas sans rappeler les génériques des séries Black Sails, Vikings, Game of Thrones

  • Une intrigue inégale…

D’abord présentée comme une série sur le commerce des fourrures et des peaux, Frontier se présente finalement rapidement comme une vieille histoire entre Declan Harp et Lord Benton qui refusent tous les deux de vouloir passer à autre chose et ont chacun quelque chose dont ils aimeraient se venger. Harp a perdu sa femme et son enfant, Lord Benton a perdu l’un de ses meilleurs éléments qui s’est retourné contre lui. Cette rivalité aurait pu mener à de grandes scènes, mais l’affrontement entre les deux personnages ne vient finalement que tard dans la saison, ce qui est à déplorer. Et si la scène permet une très belle performance de la part de Jason Momoa, il n’y a pas de véritable affrontement et la scène reste très sage. Ce qui est assez décevant quand on voit la toute première scène qui fait preuve d’une grande violence, on aurait pu s’attendre à quelque chose d’autre.

Les autres intrigues servent à établir des liens entre les personnages et à construire une ambiance autour des deux personnages principaux : Declan Harp et Lord Benton. On se retrouve donc avec une multitudes de petites intrigues qui ne sont pas forcément toutes traitées de manière égale, qui ne sont pas forcément très étoffées et qui ne servent pas forcément l’intrigue principale de la série. Nous avons donc l’intrigue qui suit Michael Smyth et Clenna Dolan, après que le frère de cette dernière ait été tué alors qu’ils tentaient de voler un baril de poudre pour gagner un peu d’argent… Michael Smyth va être forcé de servir Lord Benton et de retrouver Declan Harp pour sauver sa belle, sans pour autant se poser de questions sur son nouvel employeur qui le mène à la baguette.
Grace Emberly, la propriétaire de la taverne, est au courant de tout ce qu’il se passe en ville et va tenter de renverser Lord Benton en s’alliant avec le Capitaine Chesterfield. Alors que Emberly est une femme forte qui méritait sa propre intrigue et aurait pu être bien plus développée, elle est rapidement rabaissée à une sorte d’accessoire. Une sorte de lien la relie à Declan Harp, sans que l’on en sache vraiment plus, et elle va passer son temps à vouloir l’aider… sans que cela ne la fasse progresser. Le personnage de Clenna Dolan est aussi rabaissé au fil de la saison, alors qu’elle semblait être un personnage assez prometteur dans le premier épisode, elle devient l’outil de Lord Benton pour manipuler Michael et tombe dans le panneau… La plupart des personnages sont des personnages masculins, et certains des personnages féminins ne sont là que pour leur décolletés. Pas très classe.

Globalement, les intriques secondaires sont trop nombreuses et ne permettent pas de s’attacher aux personnages qui ne sont traitées que de manière superficielle. Les deux premiers épisodes étaient très prometteur puisqu’il n’y a aucun temps mort, il est difficile de savoir si l’on est du côté de Harp, de Smyth ou de Benton, mais l’enthousiasme est assez vite retombé quand le scénario s’est embourbé. Certaines longueurs se sont installées et les clichés s’enchaînent.
La série est tout de même sauvée par la performance des acteurs, surtout celle de Jason Momoa qui est également producteur de la série. Un nouveau rôle sur le petit écran pour l’interprète de Khal Drogo de Game of Thrones qui crève l’écran par son charisme et sa prestance et un rôle qui semble fait sur mesure.

Note : 3/5. Une série au format court avec seulement six épisodes pour cette première saison, ce qui n’est pas plus mal. De nombreuses longueurs, des dialogues clichés et plats, des personnages inégaux et des femmes fortes oubliées, heureusement que le jeu des acteurs est très bon et relève un peu la barre. Les paysages et la réalisation permettent également de globalement apprécier la série, sans pour autant passer un pur moment de folie devant son écran.

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