DC’s Legends of Tomorrow : l’avis de la rédac’ sur la saison 3 !

C’est au terme de 18 épisodes que s’est achevée la troisième saison de DC’s Legends of Tomorrow ce lundi 9 avril sur The CW. Avec un casting encore différent de celui des saisons précédentes et une intrigue qui part dans le surnaturel, que donne cette nouvelle salve d’aventures de nos « légendes » ? Verdict avec notre avis sur l’intégralité de cette troisième saison.

***Attention, cet article contient des spoilers !***

  • Une série feel-good au décalage assumé

C’est l’un des points forts du show : Legends of Tomorrow ne se prend pas au sérieux, contrairement à ses cousines Arrow ou encore The Flash lors de sa saison 3. L’humour décalé est même l’un de ses signes distinctifs et la note légère qui le définit le classe définitivement dans les séries feel-good. Legends of Tomorrow est un bon divertissement, qui regroupe des personnages aussi nombreux que différents afin que chacun y trouve son bonheur et qui a pour thème le voyage dans le temps, valeur sûre dont les téléspectateurs sont friands. De plus, l’action y est présente à chaque épisode, et pour les plus romantiques, des histoires d’amour naissent à chaque saison. Mais attention à l’excès ! Car Legends of Tomorrow a tendance à ne pas toujours savoir doser son humour et tombe parfois dans le lourd. Prenons par exemple le début de la saison avec l’épisode d’ouverture qui s’avère ridicule, peu crédible et complètement chaotique. La fin de la saison 2 nous avait en effet laissé sur un cliffhanger intéressant, qui n’a pas malheureusement pas su être exploité et qui a été résolu trop vite, nous faisant passer à côté d’une bonne storyline potentielle. Cependant, l’aspect fun l’emporte et pas un épisode se passe sans que l’on ait droit à une touche d’humour décalée de la part des scénaristes. C’est par ailleurs ainsi que se termine la saison, entre rire et sérieux : Constantine (Matt Ryan) qui annonce aux Légendes une nouvelle menace tandis que Gary (Adam Tsekhman), l’assistant d’Ava (Jes Macallan) au Bureau du Temps qui est un sketch à lui tout seul -nous rappelant parfois Ray (Brandon Routh) à ses débuts, se fait passer pour le sorcier avec une perruque blonde grotesque, ce à quoi Zari (Tala Ashe) rétorque « Cela fait très… présidentiel » (en référence bien évidemment à l’aspect capillaire de Donald Trump). Sans oublier l’inoubliable combat entre un démon tout droit sorti de l’Enfer et… une peluche géante !!

  • Un show truffé de références 

La série est également bourrée de références populaires qui séduisent toujours le public. Citons pour illustrer nos propos la présence de PT Barnum dans l’épisode 2 (qui a récemment eu droit à son adaptation cinématographique dans The Greatest Showman), de la belle Hélène de Troie dans les épisodes 6 et 18 ainsi que la référence implicite à Wonder Woman en fin d’épisode 6 lorsque Zari dépose la jeune femme sur l’île de Themyscira, d’un Elvis Presley en devenir dans l’épisode 14 ou encore du jeune Barack ‘Barry’ Obama dans l’épisode 17 qui sert de confident à une Sara (Caity Lotz) en besoin de conseils. Notons aussi -entre autres- les références faites aux films L’exorciste dans l’épisode 10 ou Matrix dans l’épisode 18 lorsque le géant Beebo provoque Mallus/Malice en plein combat en lui faisant mine de s’approcher à la Morpheus, ainsi qu’à E.T. et à la série Stranger Things dans l’épisode 4 centré sur l’enfance de Ray, sans doute le plus bel épisode de cette saison, tant tous les éléments sont réunis pour nous plaire et nous toucher.

Mais le show va encore plus loin en osant faire intervenir John Noble dans son propre rôle afin qu’il se fasse passer pour le démon Mallus… dont il est l’acteur !! Cette mise en abyme drolatique fait écho au running gag qui revient constamment depuis le début du show sur les clins d’œil multiples à Prison Break à laquelle ont participé Dominic Purcell (Mick Rory) et Wentworth Miller (Leonard Snart). Dans le même genre mais de façon plus implicite, la relation naissante entre les personnages de Ray et Nora Darhk (Courtney Ford) vient tout simplement du fait que les deux acteurs sont mari et femme à la ville, d’où leur alchimie évidente (bien loin de la relation Ray/Hawkgirl en saison 1 !).

  • Une équipe qui trouve son équilibre malgré les nombreux changements de membres

On ne va pas se mentir : les soi-disantes « Légendes » sont une équipe de bras cassés ! Et comme ils nous le rappellent en fin de saison, s’ils ont été choisis par Rip (Arthur Darvill), c’est parce qu’ils sont tous des pertes acceptables -le principal intéressé en fera par ailleurs les frais lors de son sacrifice dans le dernier épisode de la saison. Cela est prouvé à chaque saison puisque les changements de membres sont nombreux ! Et pourtant, c’est une dynamique qui marche car l’équipe trouve son équilibre malgré ces va-et-vient incessants de personnages. Par exemple, bien que nous soyons affectés par la perte d’un des membres fondateurs à mi-saison (Martin Stein, joué par Victor Garber) que l’on regrettera et qui entraînera l’amputation de l’équipe d’un autre membre, c’est-à-dire Jefferson ‘Jax’ Jackson (Franz Drameh) son binôme de Firestorm, et que tous deux sont irremplaçables à leur façon, il faut reconnaître que lorsqu’ils sont remplacés par d’autres personnages, ceux-ci se révèlent intéressants à notre grande surprise et s’intègrent parfaitement dans le groupe, sans faire oublier cependant le duo Firestorm pour autant.

Ainsi, Zari semble être une protagoniste imposée de prime abord mais elle est rapidement développée et gagne en intérêt, notamment dans l’épisode 11 où elle se retrouve coincée dans une boucle temporelle et suscite l’aide de Nathaniel (Nick Zano). De plus, il s’agit de la première super-héroïne musulmane que l’on voit sur petit écran et cette avancée marque enfin une meilleure représentation de la diversité à la télévision. A l’instar d’Amaya (Maisie Richardson-Sellers) ou Nate en saison 2, Zari et Wally (Keiynan Lonsdale) deviennent des atouts majeurs et s’intègrent totalement dans l’équipe des Légendes de cette troisième saison. Petit bémol du côté de Wentworth Miller : bien que l’on apprécie toujours de revoir l’acteur dans le show, il faut malheureusement avouer que sa présence n’était pas utile à l’intrigue lors de cette saison et résulte uniquement du fan service auquel ont succombé les scénaristes…

  • Un format propice au développement des personnages

Voici un autre point fort de la série : il n’y pas UN personnage principal mais DES personnages principaux. Tous sont logés à la même enseigne et chacun bénéficie du même traitement. Le temps à l’écran des acteurs est quasiment le même, selon les épisodes plus ou moins centrés sur certains personnages. L’un des exemples les plus fragrants serait le personnage de Wally West, alias Kid Flash, qui est ici plus développé en un seul épisode de Legends of Tomorrow qu’en toute une saison de The Flash ! Par ailleurs, on sent le bonheur communicatif qu’a son interprète, Keiynan Lonsdale de jouer dans la série. Il en est de même pour Matt Ryan, alias Constantine, qui apporte une touche de pep’s, de fraîcheur et d’irrévérence au show, et que l’on aura l’occasion de retrouver en tant que membre officiel des Légendes dans la saison 4. Reste à savoir si les scénaristes prévoiront un piquant triangle amoureux entre Sara, Constantine et Ava puisque White Canary a eu une liaison avec les deux protagonistes… Plus qu’une liaison même, c’est une véritable histoire d’amour qui a débuté entre Sara et Ava, réjouissant les téléspectateurs qui ne demandaient qu’à voir cette love story se concrétiser et témoignant à nouveau l’appel du fan service des scénaristes (mais que serait une série de la CW sans fan service ?). Il faut pourtant reconnaître que leur couple fonctionne et qu’il dessert l’intrigue de façon positive ! Parmi les personnages fondateurs, aucun n’est laissé de côté et ils sont tous en développement constant Ainsi, Mick, toujours en progrès, s’avère surprenant dans l’écriture de son roman et même touchant lors de la mort de son rat, et il se voit même consacré l’épisode 7 afin de résoudre les problèmes avec son père. Ray quant à lui s’émancipe de plus en plus et est de moins en moins agaçant ! Sans oublier Gideon (Amy Louise Pemberton) qui fera même une apparition physique dans l’épisode 11. Au final, on en redemande tant les storylines des personnages nous intéressent toutes autant et nous espérons (re)voir Constantine, Zari, Wally, Nora, Ava et même Gary tout aussi développés en quatrième saison !

  • Une intrigue qui tient la route

La quête de reliques, totems ou autres objets est toujours un thème qui fonctionne et Legends of Tomorrow n’échappe pas à la règle. Le show va même plus loin puisque les membres de l’équipe seront les porteurs de ces totems et nous assistons à des moments drôlissimes tel que Mick qui apprend à manier le feu et Constantine qui en profite pour allumer sa cigarette ! La magie et le surnaturel sont ici totalement assumés, contrairement à Arrow en saison 4 qui n’a fait que timidement aborder le sujet sans le creuser, rendant peu crédible la touche ésotérique voulue par les scénaristes. En comparaison, la saison 3 de Legends of Tomorrow l’intègre totalement et plus encore, puisque la saison 4 abordera clairement les conséquences des actes de Sara et ses comparses lorsqu’ils ont libéré Mallus de l’Enfer. De plus, cette saison a permis d’explorer en profondeur la noirceur de Sara, sujet récurrent depuis la résurrection du personnage, indiquant une cohérence de l’écriture du personnage. En revanche, on regrette la storyline quelque peu ennuyante et redondante sur la descendance d’Amaya, notamment avec sa petite-fille Kuasa (Tracy Ifeachor), qui résulte sur le départ de la Zambesienne, ce qu’on ne peut trouver que dommage, Amaya étant l’une des meilleures recrues féminines du show (la preuve en est que Sara la nomme Capitaine de remplacement en fin de saison) et son couple avec Nate étant le plus abouti des trois saisons de la série. 

Quoiqu’il en soit, Legends of Tomorrow semble enfin trouver son équilibre, que ce soit dans l’équipe ou dans l’intrigue avec une ligne directrice présentée en cours de saison. En effet, le démon Mallus veut refaire surface mais est emprisonné par le Temps. Afin de le libérer, le plus d’anachronisme possibles doivent être créés afin de détraquer la timeline. Nora, qui est possédée par le démon, verra finalement son père Damian Darhk (Neal McDonough) se sacrifier à sa place et Mallus sera vaincu par l’union des 6 totems portés par nos Légendes. Cette saison était donc bien construite mais des digressions inutiles auraient pu être évitées, comme le second épisode dédié au cirque ou encore le neuvième avec le « dieu Beebo »  qui frôlent parfois le ridicule.

  • Des lacunes certaines 

Le problème majeur de la série réside dans le traitement des voyages dans le passé, notamment dans la reconstitution historique ainsi que dans les costumes. C’est généralement là que le show est le plus bancal, que ce soit avec les pirates ou avec Hélène de Troie. En outre, les effets spéciaux laissent à désirer et ce, en raison du faible budget accordé à la série. Pensons par exemple à la représentation d’Aruba dans le premier et dernier épisode, au tigre à dents de sabre du second épisode ou encore au Beebo géant du final. Des soucis de crédibilité se posent alors mais ne sont pas si pénalisants au vu des efforts fournis par tous les autres aspects du show. De plus, deux retours de « méchants » nous font tiquer : celui de Damian Darhk dès l’épisode 5, semblable à une épine dans le pied dont on n’arrive pas à se débarrasser et Gorilla Grodd dans les épisodes 7 et 17, dont la storyline mériterait enfin une conclusion. N’y a-t-il pas d’autres méchants qu’eux dans tout le Arrowverse ? Tandis que le second apparaît brièvement, le premier est présent quasiment toute la saison et au final, un dénouement tout à fait correct est offert au personnage. Concernant les « gentils », on trouvera le retour de Rip Hunter un peu trop facile, surtout que le protagoniste cache toujours autant de secrets et que son énième mort nous indiffère hélas, son traitement étant trop superficiel et pas assez poussé pour que nous soyons autant touchés que lors du final de la saison 1. En bref, cette troisième saison de Legends of Tomorrow souffre de lacunes certaines mais fort heureusement, a son lot d’éléments positifs pour les contre-balancer.

  • En conclusion

Points positifs :
– le développement psychologique des personnages
– l’humour omniprésent

Points négatifs :
– des épisodes inégaux, qualitativement parlant
– les effets spéciaux et le traitement des reconstitutions historiques

Note : 3,75/5. Legends of Tomorrow est cette année l’une des meilleures séries de la CW niveau qualitatif, The Flash étant bien trop inégal, Arrow partant dans un conflit d’équipes inutile et Black Lightning s’apparentant davantage à un Batman et Robin qu’à une série DC. Frais, divertissant, drôle et permettant un développement poussé de ses héros, le show marque une très bonne troisième saison, étant ponctuée par de l’action, du surnaturel et des voyages dans le temps. En conclusion, la série trouve son équilibre et c’est confiants que nous attendons la quatrième saison. 

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