Black Lightning : l’avis de la rédac’ sur la saison 1 !

C’est le 17 avril dernier que l’épisode final de la première saison de Black Lightning a été diffusé aux États-Unis sur la chaîne The CW. La série suit Jefferson Pierce (Cress Williams), proviseur de lycée, qui, neuf ans après avoir raccroché son costume de super-héros, renoue avec ses vieilles habitudes. La dernière série de super-héros de la chaîne n’avait pas vraiment réussi à nous convaincre avec son premier épisode, comme nous vous le disions dans notre Review Pilot, mais nous avons décidé de lui laisser une chance et de visionner la saison complète. Alors, qu’en est-il finalement ? Verdict immédiatement.

 

  • Des clichés à foison

Cette nouvelle série de super-héros partait d’une base assez différente des autres, puisque le héros de l’histoire est de couleur et qu’il maîtrise déjà ses pouvoirs. Deux bonnes idées qui engendrent malheureusement une masse de clichés insupportables, à commencer par la bande son de la série. Black Lightning veut montrer un sentiment de communautarisme fort, et c’est tout à son honneur, mais elle en abuse notamment avec sa musique particulièrement et rapidement agaçante. De plus, il semblerait que les personnages ne se définissent que par leur couleur de peau, ce qui est dommage, puisque à aucun moment ils ne parlent de culture, héritage ethnique ou autres traditions – pourtant, Anissa (Nafessa Williams) parle bien de « peuple » dans le second épisode de cette saison. Il aurait donc été intéressant d’approfondir les origines de la famille Pierce.

Mais les plus gros clichés résident dans les personnages féminins entourant le héros. Tout d’abord, nous avons l’éternelle adolescente à l’origine du retour de Black Lightning, Jennifer (China Anne McClain), qui, même après avoir mis en danger sa sœur Anissa, continue à prendre de mauvaises décisions. Ensuite, sans grande surprise, nous découvrons en même temps qu’Anissa ses pouvoirs, et c’est toujours sans étonnement que nous apprenons qu’elle voudra, elle aussi, endosser le rôle de super-héroïne – sous le nom de Thunder – et, puisque la jeune femme est sûre d’elle, combative et un brin contestataire, elle cachera son secret à sa famille, allant jusqu’à se confronter à son père, sous les yeux de sa mère Lynn (Christine Adams). Un combat alors inutile et ridicule entre un père et sa fille qui débouchera sur une alliance très prévisible après moult avertissements de Jefferson. Lynn, l’ex-femme de Jefferson, est elle aussi victime de clichés, puisqu’elle est typiquement le genre personnage égoïste et détestable. Ainsi, elle reproche à Jefferson d’avoir rendosser son costume, alors qu’il l’a initialement fait pour sauver Jennifer… à la demande de son ex-femme ! Lynn n’est alors présente que pour faire douter le héros et le faire tomber dans une spirale infernale de sentiments contradictoires. Enfin, nous ne sommes aucunement étonnés de voir que Jennifer refuse ses pouvoirs et qu’elle demande même à sa mère un moyen de s’en séparer, afin d’être le total opposé de sa sœur.

 

  • Un scénario qui manque de vraisemblance

Black Lightning souffre d’une écriture très brouillonne, peu soignée et manquant cruellement de réalisme. Nous pouvons notamment parler des réactions des personnages, qui sont totalement incohérentes, On notera par exemple le fait qu’Anissa se confie en premier lieu à sa petite amie – alors qu’elle est très proche de son père -, avant d’en parler à sa mère… qui le cachera à son ex-mari ! Il semblerait que la jeune femme ait un don pour convaincre quiconque de l’écouter, puisque Lynn n’est pas la seule à mentir à Jefferson à propos des pouvoirs de leur fille. Effectivement, elle arrivera à convaincre également Peter Gambi (James Remar) de lui créer un costume afin de remplacer celui qu’elle a acheté à la vue de tous dans une boutique quelconque, et surtout de ne rien dévoiler à son père. Mais Anissa n’est pas la seule a subir une écriture bancale de son personnage, puisque Lynn n’est pas en reste de ce côté-là non plus. C’est après avoir répété à mainte et mainte reprises qu’elle ne voulait pas que son mari et ses filles soient en danger, qu’elle parle de « don » et d' »héritage » lorsque Jennifer veut qu’elle trouve un moyen de se débarrasser de son pouvoir – qui semble d’ailleurs encore très flou.

Cette écriture surréaliste, alliée à des scènes d’action absurdes et grotesques, fait ressembler Black Lightning à une parodie à faibles coûts. Cela se confirme lorsque nous regardons de plus près les costumes des personnages, tous plus ridicules les uns que les autres, allant de la boule à facettes au pyjama mal coupé. En effet, les costumes de Black Lightning et Thunder ressemblent davantage à des déguisements qu’à de réels costumes de super-héros voulant sauver le monde – ou au moins le quartier où ils vivent.

 

  • Un grand méchant sans saveur

Tobias Whale, incarné par le rappeur Krondon, manque grandement de prestance à l’écran, même si l’acteur-chanteur s’accroche et fournit un travail plutôt décent malgré l’écriture qui a été faite de son personnage. Celle-ci s’avère avoir complètement anéanti le charisme de l’homme, le reléguant alors au rang de simple antagoniste impavide. Ce « grand et terrifiant méchant », bien que sans cœur, n’effraie à aucun moment le téléspectateur, puisqu’il ne provoque aucun malaise, aucune crainte, et ne se sert que d’intermédiaires vite expédiés pour exécuter les tâches ingrates. Il recrute d’ailleurs l’ex-petit ami de Jennifer, lui offrant en échange la possibilité de remarcher après son « accident ». Il s’agissait d’un événement important et permettant une nouvelle approche de cette première saison de Black Lighning, pourtant la série a décidé de ne pas explorer d’avantage cette dynamique, ce qui est fort dommage.

Finalement, chaque épisode parait être indépendant du précédent, puisque nous avons droit à une histoire facilement oubliable à chaque épisode, évitant alors de trop avancer dans l’intrigue principale. La première saison de la série aurait alors pu tenir en bien moins d’épisodes, bien qu’elle ait déjà une saison plus courte que ses consœurs de The CW.

 

Pour conclure, malgré un message social fort, Black Lightning ne convainc sur aucun point et est d’un niveau bien inférieur à ses grandes sœurs de The CW… Pourtant, la série a été renouvelée pour une deuxième saison, et nous espérons qu’elle saura trouver un meilleur rythme que dans sa première saison. Notre note : 0.5/5.

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