Disappearance : l’avis de la rédac’ sur la mini-série !

Disappearance est une mini-série canadienne en 6 épisodes diffusée en France sur la chaîne 13ème RUE durant 3 semaines. Basé sur la disparition du jeune Anthony Sullivan (Michael Riendeau), le show met en scène une famille prête à tout pour retrouver le petit garçon, quitte à se déchirer totalement… 

Après vous avoir fait partager notre avis sur le pilote, voici désormais notre critique de l’intégralité de la mini-série.

*** Attention, cet article contient des spoilers ***

 

  • Un drame familial plus qu’une série policière

L’annonce du titre nous laisse présager une énième série policière basée sur l’enlèvement d’un enfant mais nous réalisons rapidement que le show se concentre davantage sur l’aspect familial que sur l’enquête à proprement parler. C’est donc au cœur d’un drame familial que nous allons être plongés durant les 6 épisodes de la mini-série. Comme nous avions pu le voir dans le pilote, Disappearance s’ouvre sur le quotidien de la famille Sullivan : le petit Anthony qui fête ses 10 ans le jour de sa disparition -fait qui ne surviendra que dans le dernier tiers de l’épisode, ses parents fraîchement divorcés Helen (Camille Sullivan) et Luke (Aden Young), sa tante Catherine (Joanne Kelly), et son grand-père Henry (Peter Coyote) dont il est très proche. S’ensuivra le désarroi total de chacun des membres de la famille suite à la disparition d’Anthony. Ainsi, le ton est donné dès l’ouverture du show et l’épisode 2 débutant par un saut dans le temps 2 ans plus tard, l’enquête ne sera même pas évoquée, à la simple exception de l’apparition des policiers en charge de l’enquête, le Lieutenant Susan Browden (Micheline Lanctôt) et le Sergent Charles Cooper (Kevin Parent).

 

  • Disappearance, ou les dangereuses conséquences d’un secret de famille

Car c’est bien la raison sur laquelle repose cette disparition. Un secret de famille profondément enfoui… mais pas si bien caché puisque lorsque la vérité éclate au grand jour, elle en déchirera tous ses membres. Aucun d’entre eux ne sortira indemne des conséquences de ce secret, à commencer par Anthony, dont l’enlèvement n’est qu’un dommage collatéral de la vengeance exercée sur Henry par le fils caché de sa défunte épouse (Neil Napier), fruit d’un viol. Et c’est au final en voulant éviter d’élever un monstre qu’Henry en a créé un… L’ancien juge paiera le prix cher pour ses erreurs, nous offrant un dénouement inattendu voire osé, bien loin des happy end conventionnels. Son sacrifice était légitime et marque la victoire psychologique de Fred, nous rappelant quelque part celle de John Doe (Kevin Spacey) dans Seven. Les conséquences sur les autres personnages ne sont pas en reste puisque Helen, en mère prête à tout pour son enfant, n’a pas hésité à se prostituer dans l’espoir de le retrouver, Catherine découvrira quant à elle qu’elle a eu une relation incestueuse avec son demi-frère, et le petit Antony devra réapprendre à vivre normalement après 2 ans de captivité. Chacun sera donc marqué d’une cicatrice psychologique à vie et devront apprendre à se reconstruire tous ensemble, comme une famille unie, après qu’elle ait été brisée par tant de révélations.

 

  • Une narration intelligemment pensée mais qui pèche parfois par des soucis de redondance et de lisibilité

En effet, après visionnage des 6 épisodes, il est évident que l’écriture de la mini-série a été bien ficelée et intelligemment pensée, la narration qui en découle est donc tout à fait lisible et logique. Disappearance est cohérent et bien construit puisque le pilote met en scène la disparition d’Anthony, les épisodes 2 à 5 nous montrent la reprise des recherches 2 ans plus tard, et le series finale nous ramène 2 ans plus tôt pour nous expliquer la chronologie de l’enlèvement. Cependant, à vouloir trop bien faire, on perd quelque peu le fil car bien que l’enquête soit reléguée au second plan, on s’interroge rapidement sur l’importance des digressions, notamment avec Fred, le patient de Catherine. On comprend alors que tout est lié à Henry, malgré les dénégations de celui-ci, et le show tourne un peu en rond par sa redondance… Luke est persuadé que le passé d’Henry a une incidence sur le présent, lui non, etc. Une perte de temps qui est un rebondissement non nécessaire à l’intrigue, pourtant prenante.

Chaque personnage mène l’enquête de son côté et nous sommes embarqués vers plusieurs pistes assez floues mais tout se recoupe finalement de façon intelligente et cohérente. Alors qu’on ne peut s’empêcher de spéculer sur l’identité du ravisseur d’Anthony et sur celle du fils caché de Margaret, la trop grande importance accordée au personnage de Fred, et ce, pour un souci de lisibilité, vient entacher le final. Cependant, tout au long de la saison, nous avons nous aussi envie de retrouver le petit garçon tant l’atmosphère de la série nous plonge dans l’intrigue, que ce soit grâce à la réalisation ou à la performance de certains acteurs. Mention spéciale à Neil Napier qui campe un antagoniste complexe, dont la soif irraisonnable de vengeance est née d’une immense souffrance, face à un Peter Coyote impeccable en homme qui se fait rattraper malgré lui par un passé qu’il a tenté d’étouffer. Au final, nous arrivons à oublier l’importance de l’identité du ravisseur pour se concentrer sur les motifs de celui-ci, ainsi que les actes qu’il est capable de commettre, et leurs répercussions sur les Sullivan.

 

  • En conclusion

Points positifs :
– l’écriture de la mini-série, cohérente de bout en bout
– la réalisation soignée et l’atmosphère qui s’en dégage
– le dénouement, qui s’éloigne des happy end conventionnels

Points négatifs :
– l’identité du ravisseur, relativement évidente
– la redondance de l’histoire à mi-saison

Marquant pourtant un excellent départ, Disappearance perd de vitesse en milieu de saison, malgré son écriture travaillée. L’identité du kidnappeur d’Anthony peut être devinée dès l’épisode 2 mais l’intérêt du show va alors résider en la psychologie de celui-ci, que l’on découvre dans les deux derniers épisodes, ainsi que le motif qui l’a poussé à enlever un petit garçon innocent. S’avérant au final être davantage un drame familial psychologique qu’une série policière, Disappearance n’épargne aucun de ses protagonistes et nous plonge totalement dans leurs histoires de famille tout en n’oubliant pas le fil rouge, à savoir retrouver Anthony. Note : 3,75/5.

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