Dear White People : l’avis de la rédac’ sur la saison 1 !

La série faisait parler d’elle bien avant sa diffusion, principalement à cause de son trailer. En effet, suite à sa sortie, certains abonnés Netflix ont résilié leur abonnement jugeant la série « anti-blancs ». Nous vous en parlions plus en détail ici. Le terme d’anti-blancs est bien sûr complètement exagéré, voire carrément hors de propos. Dear White People a pour but (entre autres) de dénoncer plusieurs situations de racisme anti-noirs banalisées. Tout commence à cause d’une soirée organisée sur le campus d’une université, a priori tout ce qui a de plus banal. Le thème de la soirée ? La Blackface, qui a pour but de maquiller les personnes caucasiennes en personnes noires de façon caricaturale. Si la pratique a l’air de sortir d’un ancien temps, la série prend bel et bien place en 2017. C’est en s’appuyant sur un ton à mi-chemin entre la comédie et le drame que, tout en étant divertissante, Dear White People nous transmet de puissants messages.

  • Une série importante et vraie…

Ce qui saute aux yeux dans Dear White People, c’est que nous sommes plongés dans une ambiance illusoire des années 80/90. En effet, Dear White People, ainsi que ses messages, ont l’air de sortir d’une autre époque. Pourtant, force est de constater que, ces choses qui datent d’un autre temps sont encore d’actualité. Même le thème de la soirée, la Blackface, a des airs douteux en 2017. Pourtant, les faits sont là : c’est encore d’actualité. Moins banalisées, certes, mais il n’en est pas moins que de telles choses sont encore courantes. La série n’hésite pas à insister sur le fait que, même si certains cas de racisme sont moins répandus, leur présence reste préoccupante.

Nous sommes donc en 2017, certains personnages mentionnent même Game of Thrones et d’autres sujets de la Pop Culture. Grâce à son format court et en se concentrant sur un personnage à la fois dans ses épisodes, Dear White People est capable de dénoncer les injustices qui lui tiennent à cœur sans nous lasser. Là où un format plus long nous aurait clairement paru plus moralisateur que dénonciateur, la série est ici parfaitement dosée. En effet, les scènes chocs sont loin d’être omniprésentes mais n’en restent pas moins percutantes, de par leur écriture et leur réalisation. Nous pensons particulièrement à la scène de la soirée dans le cinquième épisode qui met en lumière le personnage de Reggie interprété par l’excellent Marque Richardson. Cette scène qui survient en plein milieu de la saison donne un autre ton à la série et nous met face à une réalité qu’il n’est pas toujours simple d’admettre. Là où nous pensions que certains personnages (principalement Reggie d’ailleurs) exagérait, il est difficile après cette séquence d’avoir le même discours.

Les injustices raciales ne sont cependant pas les seules à être dénoncées. Certes, le racisme est la thématique centrale de la série, mais est également abordé la discrimination des blancs avec le personnage de Gabe (John Patrick Amedori), qui ne parvient pas à se faire une place dans le monde de Sam (interprétée par la sublime Logan Browning), ainsi que le thème des discriminations sociales, principalement avec le personnage de Troy (Brandon P Bell). La thématique de l’homosexualité est également abordée dans la série. Tant de sujet pour seulement 10 épisodes de 20 à 30 minutes et pourtant, tous sont maîtrisés, travaillés et le résultat est solide, crédible… Important.

  • … Et parfois caricaturale

Quand dénoncer des injustices est une thématique principale, le piège est de tomber dans la moralisation qui devient vite pénible pour le spectateur. Heureusement, ce n’est pas le cas de Dear White People. En prenant la décision de faire du show une série humoristique avant tout, Dear White People est une série qui est divertissante malgré ses thématiques difficiles. Exagérant certaines scènes ou certains traits de caractère chez les personnages, la série est drôle et peut s’adresser au grand public. Elle plaira autant aux adolescents qu’aux adultes qui pourront tous se retrouver en certains personnages. Imparfaits, leurs défauts sont finalement une force pour la série qui sait les exploiter à son avantage.

Ce côté humoristique est une force,  mais est sûrement aussi la principale (et unique) faiblesse de Dear White People. En caricaturant presque certaines scènes ou certains traits de caractère chez ses personnages, nous sommes parfois légèrement perdus sur l’interprétation que nous devons donner à ces séquences. Les changements de tons sont parfois un peu brusques, et si cela donne un certain rythme aux épisodes, parfois ils nous dépassent un peu.

 

Pour conclure, Dear White People a su se montrer divertissante tout en aborder des thématiques sensibles. Avec un format court, un rythme soutenu et une écriture qui excelle, elle se trouve être une véritable pépite dans le tableau de créations originale Netflix. Même si les changements de tons donnent parfois le tourni, ils ne sont en aucun cas dérangeant puisque nous pouvons toujours nous rattacher à des repères donnés, que ce soit les personnages ou des événements connus. Notre note : 4.5/5.

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