Beyond : l’avis de la rédac’ sur la saison 2 !

La diffusion de Beyond avait débuté le 27 février dernier sur Syfy France par la première saison de la série, qui avait aussitôt cédé sa place à la seconde chaque mardi dès 20h55, désormais terminée. Nous retrouvons Holden Matthews (Burkely Duffield), deux mois après les événements de la saison 1, qui doit faire face aux conséquences de ses actes dans le Royaume. Après vous avoir donné notre avis sur la saison 1, voici notre critique de la seconde et ultime saison de la série.

*** Attention, cet article contient des spoilers ***

 

  • Un héros qui s’émancipe

La première saison de Beyond semble loin tant Holden Matthews, le héros du show, a évolué ! Et pourtant, seuls deux mois sont censés s’être écoulés depuis le final de la saison 1. Holden a désormais pris en confiance et maîtrise davantage ses dons, bien qu’il n’y arrive pas toujours (surtout dans les moments où il en le plus besoin). Le personnage est alors bien moins naïf et s’émancipe de plus en plus, devenant même « badass ». Holden n’est plus spectateur de sa vie, il en est enfin l’acteur.

Toutefois, bien qu’il ait évolué, il n’en reste pas moins agaçant par son égocentrisme et son refus face aux responsabilités. Son immaturité lui coûtera de nombreuses disputes avec ses proches tels que son frère Luke (Jonathan Whitesell) ou sa petite amie Willa (Dilan Gwyn) qui pourtant le soutiennent contre vents et marées. Mais lassés, ils finiront par lui tourner le dos et vivre leur propre storyline. Seule Charlie (Eden Brolin) semble comprendre Holden, le soutenir et le pousser en avant mais il doit apprendre l’acceptation par lui-même. Bien qu’il ne veuille pas de ses pouvoirs, il est l’Elu et il devra accepter son destin comme lui précise Isaac Frost (Martin Donovan) s’il veut empêcher les forces des ténèbres du Royaume de prendre place dans notre monde. C’est à lui et lui seul de sauver le monde réel et c’est ce qu’il fera en fin de saison, montrant ainsi l’évolution totale du personnage. Son développement psychologique est cohérent -même si le personnage reste agaçant par bien des points- ce qui n’est par exemple pas le cas pour Willa, qui ne jure que par le Royaume en saison 1 et qui semble ne même plus savoir ce que c’est en saison 2…

 

  • Un Royaume quasi-absent

Alors qu’en saison 1, l’accent était mis sur la mythologie du Royaume, la seconde saison part dans une direction différente et bien plus terre à terre. La faute probablement aux effets spéciaux laissant à désirer, qu’il était préférable de ne plus exploiter. De plus, le traitement du Royaume en première saison étant plutôt bancal, les scénaristes n’ayant pas su quelles pistes creuser parmi celles posées en début de série. A l’exception de quelques visions de Holden, le Royaume est désormais quasi-absent mais nous permet d’avoir une saison plus travaillée, ne serait-ce justement que sur les séquences dédiées à cet autre monde. En effet, la réalisation et la photographie sont bien plus soignées qu’en saison 1 et nous transportent tantôt dans un endroit à la limite du psychédélique tantôt dans un décor naturel (telle que la plage dans l’épisode final). Il en est de même pour la stylisation des apparitions de l’Homme à la Veste Jaune (Peter Kelamis) puisqu’un thème musical récurrent du type cow-boy appuient ses prestations à l’écran, tout comme le fait que le personnage change de tenue dès qu’il n’est pas amené à se salir les mains (avec sa fille ou lorsqu’il monte en grade chez Hollow Sky), sans oublier le fait que son vrai nom ne soit jamais prononcé, amplifiant le mystère sur le protagoniste qui restera uniquement le mystérieux « Homme à la Veste Jaune ».

De manière générale, on constate donc un effort du côté de la réalisation et même les enchaînements entre les scènes sont désormais soignées, comme par exemple celle avec le gros plan sur la radio dans l’épisode 4 ou encore celle qui nous montre une tombe creusée en parallèle d’un trou déterré dans le cinquième épisode, ajoutant à la fois une symbolique morale et physique à la scène. Au final, cette saison a été davantage axée sur les relations humaines, délaissant le Royaume, ce qui n’est pas plus mal au vu de son traitement irrégulier en première saison et la réalisation a été mieux pensée qu’en première saison.

 

  • Une ligne conductrice mieux définie qu’en première saison 

En première saison, Beyond nous posait les bases sans toutefois nous les expliquer, à savoir : Holden a passé 12 ans dans le coma mais son esprit était dans le Royaume et il est l’élu, mais de quoi au juste ? Nous ne l’avons jamais vraiment su, et la mythologie du Royaume ne nous a jamais été expliquée… En seconde saison, l’intrigue se déroule principalement dans le monde réel avec des problèmes bien ancrés dans la réalité : Diane (Romy Rosemont) et Tom (Michael McGrady), les parents de Luke et Holden enquêtent avec le FBI ; Hollow Sky s’étoffe davantage avec à sa tête Tess Shoemacher (Erika Alexander) et désormais l’Homme à la Veste Jaune ; et Willa a bien du mal à gérer son grand-père sénile (Alex Diakun). Quant à Holden, il sait que des menaces sous-jacentes guettent puisqu’il voit le Royaume en flammes et chaque personne connectée à lui est donc en danger… Et le fil rouge est là : empêcher les forces des Ténèbres venues du Royaume d’envahir le monde réel. On nous présente à mi-saison un allié (Edgar, joué par Jay Paulson) et un antagoniste intéressants, Diego (Oscar Camacho) ou tout du moins son apparence, puisque le jeune homme se retrouve possédé par les forces obscures du Royaume. Les menaces sont réelles et bien plus concrètes qu’en première saison où nous saisissions mal l’enjeu final…

L’usage de cliffhangers à chaque fin d’épisode est également très efficace car ceux-ci créent un suspense et une attente pour la suite des événements (la bagarre de l’épisode 6 par exemple ou le réveil d’Arthur dans l’épisode 7). On remarque cependant que la saison tourne essentiellement autour des relations des deux frères : alors qu’on pensait que Holden et Willa allaient finir ensemble, il n’en est rien puisqu’elle choisit Luke avec lequel elle a le plus d’alchimie, tandis que Holden préfère passer son temps avec Charlie, corroborant ainsi notre thèse de la saison 1 comme quoi Holden et Willa représentent le fantasme et Holden et Charlie la réalité. Dans cette saison tout comme dans la première, l’accent est mis sur les relations humaines mais le fil rouge est bien mieux défini.

 

 

En conclusion, cette saison a dans l’ensemble été plus plaisante que la première en partie grâce à la quasi-absence du Royaume. N’ayant pas été réellement développée en saison 1, la mythologie de cet au-delà pénalise toutefois l’intrigue, telle une pièce de puzzle manquante. Cependant, le fil rouge est plus lisible et la réalisation est mieux pensée qu’en saison précédente. Malheureusement, les téléspectateurs n’ont pas été au rendez-vous et cette seconde saison marque donc la fin de la série, qui restera sans réponses. Note : 3,5/5.

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